jeudi 25 mai 2006

Luc Dubé et l’Île d’Orléans

Je me souviendrai toujours de mon premier rendez-vous galant. Je devais avoir 7 ou 8 ans. Elle s’appelait Carole Beaudry. Elle m’avait invité à aller jouer chez-elle. Elle habitait très loin de chez-moi. À peine trois coins de rues, mais quand on est petit, ça nous paraît énorme.

Je l’ai aperçue sur son balcon au troisième étage. Elle me faisait des bye byes. Et puis, soudainement, se dresse entre elle et moi Luc Dubé, la terreur de l’école St-Arsène, lui aussi amoureux de la belle Carole. Il m’avise qu’il me pète la gueule si je ne rebrousse pas chemin. J’ai plié bagages. Par la suite, je n’ai jamais plus été capable de regarder Carole Beaudry dans les yeux, tellement j’ai eu honte de ma lâcheté.

Vendredi le 19 mai dernier, j’ai failli revivre la même situation à l’Île d’Orléans. Pour ceux qui ne connaissent pas l’endroit, c’est une île à quelques kilomètres de la ville de Québec. Une île qui ressemble à ça dans les guides touristiques :


Mais qui ressemblait à ça la journée où l’Île d’Orléans m’avait donné rendez-vous pour la première fois :



La prévision de vent est de 20-25 nœuds augmentant à 35-45 en après-midi, précisément quand la marée sera favorable (le courant doit être direction contraire au vent). Je mesure un maigre 20 nœuds au bout du quai mais cela ne m’empêche pas de faire dans mes culottes, tellement j’anticipe des conditions radicales, trop radicales pour moi :



Je ne planche pas dans de telles conditions que je dis à Planchette. Mais là, y a le copain Prog qui arrive et qui semble bien décidé à plancher. Puis Sébastien, un ex-montréalais qui habite maintenant à Québec qui s’empresse de se lancer à l’eau. Puis, Planchette qui sort sa 3.5 du camion.

C’est là que j’ai décidé d’exorciser la honte de l’épisode Carole Beaudry. Je sors ma 4.5 Storm que je monte sur cette bonne vieille Tabou Mad Cow 74 litres. Et je décide d’affronter Fleuve St-Laurent alias Luc Dubé.

C’est gros, très gros. Le vent a déjà grimpé dans les 30 nœuds, le swell me semble énorme et me pousse dans les fesses comme des boutons à l’adolescence. Je conserve mon pied arrière hors du footstap, officiellement pour mieux surfer, officieusement pour limiter la vitesse.

Le vent ne cesse de grimper. Je réussis tout de même à tenir le coup une heure et quart et rentre au bercail, assez fier d’avoir surmonté ma peur. Petite conférence au sommet avec Prog et Planchette et nous prenons la décision de nous autoporter à la Baie de Beauport, une dizaine de kilomètres plus loin.

On arrive donc à la Baie de Beauport. Des conditions de 5.7/86 litres. Avec ceci comme plan d’eau :



Au même moment à l’Île Magique, comme notre ami Climaxboy aime bien la nommer (photos gracieuseté Charlieb) :





Avec du recul, je regrette de ne pas être resté à l’Île. Mais je me reprendrai.

Tasse-toi, Luc Dubé.

8 commentaires:

Anonyme a dit...

C'est Luc Dubé qui aujourd'hui tomberait sans connaissance si tu lui demandais d'aller jouer avec toi à l'Île Magique.

Sans compter que ta petite Carole est probablement obèse aujourd'hui et accroc au bingo, alors que Planchette...

Guyc

Anonyme a dit...

Très bien écrit.
Un vrai plaisir à lire.
On s'y croirait.

Anonyme a dit...

Met ça en backup quelque part, y faut que tu fasses un livre avec toutes ces histoires un jour.

Tu m'as fait penser à la ptite Julie à qui je donnais des petits becs durant la récréation lorsque j'étais à la maternelle.

charlie bee a dit...
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blogue.
Anonyme a dit...

Hé, pour être honnête, je suis allé chez ma mère avec ma speedSlider 87 et ma 9.0 et je pensais faire ma première sortie vendredi 19 (j'avais rien d'autre, nada, on annonçait du 10 noeuds max quand j'ai quitté Montréal). ça semblait déjà un peu trop du balcon à ste-pétronille (20 km à l'est de St-jean, vers Québec, pour les ceuses qui connaissent pas l'île) vers 13h30 et j'ai décidé d'aller voir ce qui se passait à St-Jean en touriste plutôt que d'aller me faire lessiver à la Baie de Beauport. J'ai pris les photos et je me suis (aussi) amèrement rappelé toutes les fois où j'ai manqué de couilles (enfin, je manquais carrément de matériel aussi faut dire)! Au froid qu'il faisait, par contre, je suspecte que quelques uns les ont en styrofoam, les couilles.
/charlieB

Anonyme a dit...

Tjrs un plaisir de te lire mon Guy.Merci d'avoir partagé ce super récit.
Mahali & Aloha!!!

Pierro

Anonyme a dit...

Beau reportage, la prochaine fois déplace-toi a St-Laurent 10 noeuds de moins pour la force du vent et des belles vagues en primes.
Remi C. alias Stinger sur WQ

Anonyme a dit...

Un plaisir de lecture. Je suis de ceux anonymes du site WQ qui va lire tous les jours, plusieurs fois par jour même mais qui ne parle que très rarement. Mais là je me dois d'intervenir! Même si le seul déplacement de planche que je fais dans l'année c'est 2 semaines au Cap et que le reste du temps je planche dans ma cour (memphré) je suis accroc de la planche et de tes commentaires où ironie et informations se complètent pour notre plaisir à tous. Continue de plancher et d'écrire et peût-être qu'une jour je me déplacerai pour aller plancher où tu seras, plus pour te rencontrer en personne que pour la planche.
Michel (f2fanatic sur WQ)