jeudi 9 août 2007

Gorge 2007: Pray for no wind

Faudrait bin que ça arrête, à un moment donné. On se dirait en plein juin ici.

D'habitude en août, le vent est plutôt modéré et se tient dans un étroit corridor près d’Hood River. Généralement, une petite période de pétole me permet de préparer le départ; changement d'huile, lavage, un dernier petit tour dans les boutiques…

Mais là, cette année, ça arrête pas. Pire, c’est comme si on était en juin, avec les gros nuages sur Hood River, ce qui se traduit par du gros vent dans l’est. Parait que les gars se sont payés la traîte avant-hier à The Wall. Du swell haut comme la nouvelle clôture qu’ils ont installée à Doug’s beach, qu’ils m’ont dit. J’ai pas la photo du swell, mais j’ai la photo de la clôture:



Bin oui, vous avez aussi reconnu la guytmobile qui occupe évidemment le « prime spot ». Le pire, c’est que je suis même pas arrivé de bonne heure, il devait être 10h. IWindsurf avait prédit du vent assez ordinaire en matinée, ce qui fait que tout le monde est resté couché et j’ai pu avoir le plan d’eau pour moi-tu-seul entre 11h et 13h, avec des conditions de 5.0 assez extraordinaire. Du beau swell et en prime, un beau sud-ouest qui permettait de faire des «hero jibes» dans le «flat water» de la petite baie ci-dessous:



Plus tard en après-midi, le vent a grimpé en fou, la foule est arrivé, les gars montaient des 3.7, pi moi, bin bin over en 4.4.



Présentement, je suis au Taco Bell (je vous épargne la photo). Je viens de regarder les prévisions sur Iwindsurf. Demain, un autre «east of Hood River». Puis, 3 jours de Hatchery. ¨Ça me mène lundi. Je dois partir mardi au plus tard. J’espère qui ventera pas mardi. Je file déjà mal à l’idée de quitter un Gorge pendant qu’il vente.

mardi 31 juillet 2007

Gorge 2007: Le désepoir et la panique

Vraiment, ça lâche pas les Gorge. Je trouve même plus le temps de mettre à jour mon blog.

Dimanche dernier, à Doug’s Beach, c'était la folie furieuse. Le parking était sold-out, mais on était jamais plus de 20 sur l'eau, tellement c’était fort. J'étais en 4.0 à encaisser des gusts à 40 mph. C'est celle à 50 mph qui m'a mis hors combat.

À un moment donné, y a une barge énorme. Fallait voir le jet d'eau. Je suis passé derrière elle, qui grondait comme un monstre sorti d'un film de science fiction. J'ai regardé autour de moi, admiré cette nature qui se déchaînait. Ouf! Apocalypse Now.



Le lendemain, je me pointe à The Hatch tôt le matin, avec un petit retard tout de même. C’est vide ou presque. Une grosse partie des réguliers sont encore à The Wall, espérant une répétition de la veille. Des conditions de 5.0/86L pour moi, ma combinaison préférée. Merde, je constate que la 5.0 n’est plus. Ciel , je l’ai oublié à Doug’s. Je file donc à toute vitesse à l’autre spot, espérant qu’elle est toujours là. Je croise un policier, qui fait demi-tour pour me coller une contravention. « You were doing 69 in a zone of 60 » qu’il me dit.

Je lui fait le grand jeu du Guyt en plein désespoir, ce qui fait que je m’en sors avec un simple avertissement. J’arrive à Doug’s, ma 5.0 m’attend. Puis, retour à The Hatch, où je constate avec surprise que les gens sont déjà au courant que je me suis fait arrêté. Incroyable comment les nouvelles (aussi insignifiantes soient-elles) vont vite à The Gorge!

À propos du Hatch, il m’est arrivé toute une aventure l’autre jour. Mon gréement s’est détaché de ma planche, en plein « barge lane ». Là, c’était pas du grand jeu, j’ai vraiment paniqué.

Je l’avais bien vu la barge, mais elle était encore loin et je pouvais pas râté ce beau swell. Fallait que je jibe là-dedans. Et voilà que la voile me reste dans les mains. En quelques secondes, ma planche est à une trentaine de pieds, transportée par le swell. Je cris à un gars « Please get my board ». Heureusement pour ma planche neuve, c’est Texas Bruce, qui la récupère. Quelques minutes plus tard, on réussit à se rejoindre. Mais j’ai de la difficulté à maintenir la voile à flot. Criss, ça coule vraiment plus rapidement avec un skinny et que ceux qui prétendent le contraire aillent suivre un cours de physique, les matériaux plus denses coulent plus rapidement.

Pour en revenir à ma panique, j’essaie sans succès de « pinner » ma voile, rien à faire avec ce swell qui déferle sur nous. Et c’est là que je commence à voir blanc. Planchette, tu sais exactement ce que ça veut dire.

Par miracle, un autre gars se pointe, Dave. Je lui dis. « I’m scared to death, there’s a barge coming ». Le gars réussi à me calmer un peu, “We’ve got a least 5 minutes”, il embarque sur ma planche et en moins de deux, on remet le gréement en place.

Waterstart à toute vitesse, j’ai tout le corps qui tremble. Je me rends sur le bord de l’eau et je me suis dis, reprend-toi en main, couillon. Je suis reparti et j’ai fait ma journée avec un petit sentiment de honte en dedans.

Dave et Bruce ont été vraiment cools quand je suis suis allé les remercier en fin de journée, en minimisant la situation et en faisant mine de ne pas s’être rendu compte de mon état de panique.

En tout cas, toute une journée pour moi. Voilà à quoi ça ressemblait:

lundi 23 juillet 2007

Gorge 2007: Le bilan de Planchette

Sur les 29 jours qui séparent le 23 juin et le 21 juillet, Planchette aura planché 26 jours, dont 17 à son spot favori, The Hatchery:



90% de journées planchées, font théoriquement du voyage 2007 une année exceptionnelle aux Gorge, mais regardons de plus près les voiles et les planches qu’elle a utilisées:





Première constatation, c’est la combinaison 4.4/79L qui a été la plus utilisée, alors que normalement, c’est la 4.0/67L qui remporte la palme. De plus, si Planchette partageait la mentalité « Just say no to 5.0 », le pourcentage des journées planchées tomberait à 69%. Donc une année moins venteuse que d’habitude, mais cela n’a pas réussi à enlever le sourire collé en permanence à son visage.

Grosse amélioration côté endurance cette année. Planchette est sans aucun doute celle qui passe le plus de temps sur l’eau, tout sexe ou déviation confondus. Tous se rappelle du 16 juillet, où elle s’est tapé 6 heures de temps réel sur l’eau, dont une session de 3 heures consécutives sur l’eau. Il faut dire que son sponsor Guyt l’avait motivé en lui annonçant qu’il ne venterait pas une couple de jours, ce qui s’est avéré faux, puisque le lendemain, Planchette se tapait un 5h30 de 3.0 et 3.5!

Coté technique, Planchette a sans aucun doute amélioré la hauteur de ses sauts, qui commencent à s’apparenter à des sauts de planchistes plutôt qu’à des sauts de crapauds. Les jibes passent avec élégance, le plus souvent au planing, de footstap à footstap, comme lui a montré son pote Garth, toujours très fier de sa protégée.

Il faut dire que son sponsor lui fournit du matériel haut de gamme : mats skinny avec rien qui dépasse du top de la voile, planches extras (Tabou DaCurve, Fanatic Freewave…). Un quiver de nouvelles voiles est prévu pour l’an prochain, histoire de récompenser la valeureuse Planchette pour ses efforts.

Pour terminer, quelques photos de ti-casse jaune :





mercredi 11 juillet 2007

Gorge 2007: Planchette à la rescousse!

Lundi, 9 juillet, après 4 jours de gros vent, on nous annonce une journée de pétole. Tant mieux, les corps ont besoin de repos, que je dis à Planchette et je décrète une journée de vacances de planche . On est donc assis peinards à notre B5 à Viento en train de déguster nos crêpes vers 9h30 et je me rends compte que les feuilles d’arbres s’agitent un peu. « Si on allait jeter un petit coup d’œil en bas, à la rivière », que je dis.

On constate que la rivière est peuplée de petits moutons blancs, suffisamment nombreux pour accueillir la 7.8 pour moi et la 6.0 pour Planchette. La journée de vacances de planche est donc annulée et en moins de 20 minutes on se retrouve à l’eau, jouant notre habituel rôle de « wind dummies » pour la dizaine de planchistes qui nous regarde partir, les bras croisés ou le café à la main.

Un beau petit 15 nœuds très constant (rare à The Gorge) nous y attend. Pour tout avouer, je préfère de loin ces journées de vent mollo à ces journées complètement débiles de 35 nœuds et plus. Quel plaisir de glisser sur l’eau et d'admirer le paysage que nous offre Viento.

Je me rapproche du côté Washington, jette un bref regard sur ma montre. Tiens, déjà deux heures de passé sur l’eau, il est temps de prendre un break. J’amorce mon jibe, puis sans trop savoir pourquoi, je me retrouve à l’eau pour constater que mon adoré SDM 460 100% carbone s’est brisé au niveau du camber sous le wishbone. Petite nage en vue, la bonne nouvelle, c’est que je n’ai pas à traverser la voie des barges, la mauvaise c’est que la rive la plus proche est celle de Washington et que mon point de départ est celle de l’Orégon. Pas grave, que je me dis, Planchette va bien se rendre compte de ma disparition et va partir à ma recherche, comme elle le fait toujours. Là, ma plus grosse angoisse est de savoir où je vais atterrir. La dernière fois que j’avais brisé un mat, j’avais abouti dans une plantation de Poison Oak et j’avais passé le reste de l’été avec de terribles démangeaisons. Cette fois-ci, ça sera une paroi escarpée de voie ferré avec de belles grosses roches bien pointues qui m’accueille.

Mon mat s’étant brisé de telle façon qu’il m’est impossible de la défaire dans l’eau, je dois me résoudre à faire l’escalade du mur avec ma belle Tushingham 7.8 encore montée sur son mat. J’adore cette voile et l’idée de minimiser les dommages me préoccupe tellement que j’en oublie ma planche encore à l’eau qui tape sur les roches. La pauvre en a pris un sérieux coup, côté esthétique.

Je réussis tout de même à amener mon mato à mi-chemin du mur escarpé, lorsque j’aperçois la valeureuse Planchette qui arrive en planche. On convient du plan de sauvetage (elle va venir me chercher avec la camionnette) et une heure plus tard, la situation est sous contrôle, du moins pour moi, car Planchette aura a effectuer un autre sauvetage, soit celui d’un monsieur d’un certain âge qui avait riggué trop petit, qui s’est ramassé dans une zone complètement déventé et qui était trop épuisé pour revenir à son point de départ.

Moi, je pouvais rien faire pour les aider, fallait bien que je tienne l’appareil photographique pour immortaliser le sauvetage!





vendredi 29 juin 2007

Gorge 2007: pas terrible!

Pas terrible, les Gorge, jusqu’à présent. On dirait que le pattern de la ligne de nuages à l’ouest et le gros soleil à l’est ne s’est pas encore installé. Côté statistiques, c’est pas mal (12 en 12), mais beaucoup de 6.0/105L, ce qui est assez inhabituel pour une fin de juin.

La grosse surprise cette semaine fut un vent d’est dont l’intensité et la durée furent surprenantes. C’est d’ailleurs cette journée qui m’a permis de rattraper Planchette avec ses 103 km au compteur. J’étais encore une fois en 6.0/105L, mais comme ma meilleure moitié était en 4.0, j’étais probablement surtoilé. Nous étions au maximum 10 sur l’eau, la communauté locale boycottant toujours les vents d’est d’été, ces petits gâtés détestant faire du près, le vent étant dans la même direction que le courant.

Hier, un petit sursaut Gorgien à Viento, où j’ai pu me taper une heure de 4.4 surtoilée sur ma nouvelle Fanatic Freewave 86. Incroyable, comment le modèle 2007 est une amélioration par rapport au modèle 2005, qui était déjà pas mal. Elle décolle aussi rapidement au planing, mais elle semble plus petite tellement elle est vivante sous les pieds et plus confortable dans le clapot. Seul petit reproche, le changement de boîtier qui passe de l’américain au powerbox, ce qui rend mes ailerons obsolètes.

Planchette a vécu un gros drame; le vol de son sac Nike qui contenait ses wetsuits, booties, harnais, costumes de bain et une foule de cossins (c’est incroyable ce qu’elle réussi à entasser dans 4 pieds carrés). Mine de rien, il y en avait pour 1200$. Comme dirait mon ami Eric, « It’s only money », mais c’est surtout le temps qu’il faut consacrer pour remplacer tout ça. Vous connaissez les femmes, acheter un costume de bain, c’est deux jours minimum.

Il y a aussi d’autres drames, comme par exemple la disparition des prévisions de vent de « Bart’s Best Bet » à la radio, ce qui rend le processus de décision un peu plus compliqué le matin. Et puis, une pluie torrentielle, en novembre dernier, est venu foutre la merde à la Marina, le spot des kiteux à Hood River: 26 acres de sables provenant de la rivière Hood a diminué de façon assez significative le terrain de jeu des kiteux. Ils ont donc maintenant la permission d’empiéter sur Event Site, ce qui fait de ce site l’endroit le plus dangereux à fréquenter après l’Irak. Imaginez une gang de planchistes intermédiaires hors contrôle entremêlés de slalomeux en furie, le tout parcouru par une centaine de kiteux!

Bon bin faut que je vous laisse, le parcomètre va virer au rouge et je suis trop crevé pour me lever et y ajouter un trente sous, ça épuise The Gorge, même quand y vente pas trop!

mercredi 20 juin 2007

Gorge 2007: c'est parti mon GuyGuy!!!!

Voilà que commence mon 7ième périple aux Gorge. La route fut longue, encore une fois grâce à un bouchon de circulation à Toronto. Faut dire que j’avais un peu chercher le trouble en partant à 10 am vendredi dernier. Deux imprévus sur la route (des accidents impliquant de gros camions) ont fait que je me suis retrouvé en pleine heure de pointe dans la ville reine. L’enfer. Le lendemain, je fut ralenti par des milliers de motos (surtout des Harley Davidson) dans le Michigan, dans le cadre d’une parade appelé « Ride for Freedom ». Ah, ces américains, toujours aussi patriotiques!

Gros changement cette année, j’ai traversé la frontière par Sarnia-Flint plutôt que Winsor-Detroit. Ca m’a semblé plus rapide, mais ça vaut la peine ne serait-ce que pour la vue extraordinaire qu’on a du Lac Érié qui se jette dans une rivière lorsqu’on traverse le pont.

Évidemment, il ventait un gros 30 nœuds quand j’ai traversé le Wyoming. Toujours pas trouvé de plan d’eau, mais je peux vous dire que mon Uplander en a bu une shot, avec ce vent à contre courant!

Je suis finalement arrivé à Hood River lundi à 2h pm, épuisé, mais avec tout de même assez d’énergie pour me lancer en 6.0/86 litres. Le lendemain, un système perturbateur provenant de la Colombie Britannique (maudit canadiens à marde) en guerre contre le pattern habituel de météo a fait que j’ai dû me contenter de faire de la 7.0 à Viento. Méchant beau spot de speed par sud-ouest, dommage que j’ai toujours pas de GPS, je suis sûr que j’ai frisé le 30 nœuds.

Bon bin, faut que je vous laisse, il est 10h am, je suis au Hatchery et il me semble que le pattern habituel de météo reprend le dessus. Une petite journée de 5.0, ça se prendrait bien.

p.s. : une question pour ma Planchette. L’autre jour, j’hésitais entre la 5.5 et la 6.0. Je me demande si on devrait pas s’acheter une 5.7. Qu’en penses-tu? ;-)

vendredi 6 avril 2007

R.I.P. Venture

Plus de deux cent mille kilomètres sous le capot, une baisse anormale de liquide refroidissant qui laisse présager le pire, une foule de nouveaux petits bruits suspects, rien n’allait plus pour mon Chevrolet Venture. Je me suis donc débarrassé du pauvre cette semaine.

C’est tout de même avec le cœur gros que je me suis rendu chez le concessionnaire pour l’échanger contre un neuf. C’est fou comment on peut s’attacher à ces petites ferrailles! Surtout que mon Venture était empreint de beaux souvenirs de planche : cinq périples à The Gorge, un tour de l’Amérique du Nord en 2005... De mauvais, aussi : deux pannes dans le Wyoming, des gaskets de tête à changer à répétition, la sauvage attaque du cerf mort à Padre Island, suivi de la pluie de grêlons qui a laissé plein de poques au Venture (et diminua sérieusement sa valeur de revente).

Bref, toutes des aventures que j’ai racontées sur ce blog… Et d’autres, que je n’ai jamais osé raconter, comme la fois où je me suis cru agressé dans un ghetto noir de Détroit… J’avais manqué ma sortie et je me suis retrouvé dans un quartier qui me semblait louche. Le feu de circulation est rouge, et là, y a un vieux tacot qui me rentre dans le cul. Un regard furtif dans le miroir, je décide de ne pas sortir le constat à l’amiable et d’aller de l’avant. Mais, le véhicule me talonne. Un feu de circulation tournant au rouge oblige l’arrêt. L’autre véhicule s’arrête à côté de moi, la fenêtre se baisse, et là… une superbe noire me dit avec un sourire d’une blancheur inouïe «Hey baby, so sorry for hitting you!». J’ai failli lui dire «No problem, hit me harder », mais mon état marital m’a vite rattrapé.

Donc, toujours est-il que j’ai changé mon Chevrolet Venture pour un… Chevrolet Uplander. Probablement l’une des plus affreuses créations de GM, un croisement de carrosserie de Venture et de SUV. Heureusement, la mini-fourgonnette conserve sa cote très basse dans le guide du consommateur, je reste donc en terrain connu.

Je vous entends déjà dire : «Mais cliss, Guyt, pourquoi t’as pas acheté une japonaise?» Là-dessus je vous répondrai : «C’est bien beau la fiabilité d’une Sienna ou d’une Odyssey, mais c’est pas avec ça qu’on fait des histoires de blog».