lundi 28 décembre 2015

The Gorge, La Rivière Columbia


La rivière Columbia prend sa source en Colombie-Britanique, au Canada, pour se terminer 2,000 km plus loin dans l'océan Pacifique, à la frontière des états de l'Oregon et de Washington. Techniquement, c'est donc un fleuve, mais comme le terme n'existe pas en anglais, on parlera plutôt de la rivière Columbia.


La dénivellation de son point de départ à son point d'arrivée est de 2,700 pieds (820 m), ce qui fait d'elle la rivière la plus imposante aux États-Unis en terme de débit à son embouchure, soit 265,000 pieds cube par seconde (7,500 m3/s).  Pas moins de 14 centrales hydroélectriques tirent profit de ce fort débit, dont 3 dans la région immédiate des Gorges. Ces centrales augmentent la surface occupée par la rivière, ce qui diminue le courant. Sans ces centrales, la Columbia serait un paradis pour le kayak de rivière, mais impraticable pour le windsurf.

La rivière est principalement alimentée par la fonte des neiges des Rocheuses et des montagnes du nord-ouest américain. Première conséquence: l'eau est froide! Quand j'arrive au Gorges au début de juin, elle dépasse à peine les 55 degrés Fahrenheit (13° C) et ne deviendra théoriquement jamais plus chaude que 68 degrés Fahrenheit (20° C), une loi obligeant les centrales à maintenir la température froide pour la survie des saumons, autres grands amateurs de la rivière.On y arrive en maintenant le niveau de l'eau élevé et en modulant l'apport en eau fraîche des rivières affluentes.

En juin, j'utilise principalement une combinaison de type "streamer 5/3",  puis je passe à un 3/3 manches courtes/jambes longues, le reste de l'été. Il est assez rare que je porte un "shorty" sauf en 2015, où les périodes de grosse canicule se succédaient à un rythme d'enfer.

La quantité de neige reçue pendant l'hiver aura un impact important sur le courant qui crée, en partenariat avec la configuration du spot et le vent d'ouest, la houle sur le fleuve, le "swell", quoi.  La recette exacte pour avoir le swell optimal n'a pas encore été déchiffrée, mais certains spots (dont The Wall) s'accommodent mal de trop de courant, alors que c'est le contraire au Hatchery.

Le courant peut être très fort en début juin et il aime bien déporter les corps flottants. Donc, ce n'est pas la période idéale pour un planchiste qui peine encore à passer ses jibes, à moins d'être très rapide pour les waterstarts.

Sujet délicat, la qualité de l'eau. Je ne pense pas qu'on baigne dans des matières fécales, mais y a quand même pas mal d'agriculture en bordure de la rivière, alors y a sûrement pas mal de pesticides et autres produits chimiques rejetés dans la rivière. Et il y a cette centrale nucléaire de Handford, fermée depuis des lunes, mais avec des déchets radio-actifs très présents.


Apparemment, ça pourrait même devenir très problématique d'ici 15-20 ans. Mais bon, pour l'instant je n'ai pas encore rencontré de véliplanchiste fluorescent.

Je dois avouer que mes sinus et mon épiderme très sensibles ont plus de difficulté avec le lac Champlain qu'avec la rivière Columbia. Je dirais même que les rayons de soleil (omniprésent l'été) sont plus dangereux; faut surtout pas oublier de se crémer.
 


Dernière mise en garde, la rivière Columbia est aussi utilisée pour le transport maritime. Bien que je n'aie jamais entendu parler d'accidents grave entre une "barge" et un windsurfer, c'est une bonne idée de regarder de temps en temps à gauche et à droite, histoire de ne pas faire un face à face avec un  adversaire beaucoup plus gros que soi!





dimanche 6 décembre 2015

The Gorge, La Machine à Vent


À l'ouest, c'est l'océan Pacifique. 200 km plus à l'est, c'est le désert. Entre les deux, c'est des montagnes, des forêts luxuriantes et évidemment, la rivière Columbia qui serpente cette région qu'on appelle la Columbia River Gorge.



Le vent prend sa source dans la différence de température entre la côte pacifique et le désert. L'été, la combinaison de la fraicheur de la côte et de la chaleur du désert donne un vent d'ouest, alors que l'hiver, c'est plutôt le désert qui est plus froid, ce qui donne des vents d'est.

Évidemment, on préfère les vents d'ouest, parce que c'est l'été et que c'est généralement chaud et ensoleillé, mais aussi parce que la direction du vent est le sens contraire du courant, ce qui va créer du beau "swell" sur la rivière.

De temps en temps, un front traverse  les Gorges, ce qui, combiné au thermique, va donner du gros baston où les gros gars vont pouvoir enfin sortir leur 3.7 et contribuer au mythe des Gorges par des vidéos sur youtube et des rapports "you should have been here" sur les forums de windsurfing. Mais dans les faits, c'est 4 ou 5 grosses journées par été. Le reste, c'est plutôt du vent modéré à fort, soit du 15 à 25 nœuds. 

En 15 ans de fréquentations assidues, j'ai planché 85%  du temps. Si j'enlève les journées de vent léger où je fais de la 6.6 ou de la 7.4,  ce pourcentage tombe à 70%. Si j'adoptais l'attitude "Just say no to 5.0", mon pourcentage tomberait sous la barre des 50%.

Le tableau suivant vous donne une bonne idée du vent réel aux Gorges.  Il montre les voiles que j'ai utilisées de 2010 à 2013.  J'ai une petite tendance à naviguer sur-toilé, mais je dirais que ça ressemble pas mal à ce qu'un gars efficace de 175 livres (80 kg)  utiliserait.


Une question difficile à répondre: c'est quand le meilleur temps pour aller aux Gorges?

Voici mes stats de vent, semaine après semaine, pour l'année 2014, soit le nombre de journées planchées et plus précisément les journées où j'ai utilisé une voile de 5.3 et moins:




Donc, ce fut 87% de jours ventés, dont 51% de journées digne des Gorges. Cette année-là, le mois de juin fut assez exceptionnel, le mois de juillet en-deçà de la normale et le mois d'août dans les normes.

Une plus typique fut 2013:


Donc, un gros mois de juillet, mais une semaine très décevante en juin. En fait, j'avais jamais vu ça aux Gorges, une seule journée de planche en une semaine! Juin demeure quand même mon mois préféré parce qu'il y a moins de monde et que le vent a plus de chance de se rendre dans l'est, plus précisément à Roosevelt, mon spot favori. Il y quand même un risque, surtout en début de juin, lorsque l'été tarde à s'installer, comme ce fut le cas en 2013.

Donc, si je devais y aller pour un séjour plus court, je choisirais le mois de juillet, période où le thermique fonctionne habituellement à plein régime.Le mois d'août n'est pas à dédaigner non plus, le vent est plus modéré, plus concentré à Hood River, mais je dois avouer que je préfère une belle journée de 5.3/95L dans du vent relativement constant que dans de la grosse rafale comme c'est souvent le cas lors de ces grosses journées de juillet.



Car on se le cachera pas, le vent aux Gorges peut passer du meilleur au pire et vice-versa, souvent dans la même journée! C'est particulièrement vrai pour le spot fétiche des Gorges, le Hatchery. On aura l'occasion d'en reparler.


dimanche 31 mai 2015

Les Stats Officielles du Keppe!

Vous ne les attendiez plus, voici mes statistiques officielles de planche pour le Cap Hatteras, que Planchette et moi appellons affectueusement Le Keppe.


Mon premier séjour au Keppe fut en 2013, lors d'un voyage déterminant de deux semaines: maintenant que j'étais à la retraite, allais-je devenir un Keppequois ou bien je continuerais à fréquenter Corpus Christie (Texas), que j'avais fréquenté en 2000, 2005, puis 2010, lors de mes sabbatiques?

Et bien, le Keppe s'est arrangé pour que j'y revienne en me gratifiant d'un beau 12 en 14, avec 58% de vent fort à très fort, ce qui ressemble à ce que j'obtiens normalement aux Gorges:

 
Je suis donc retourné l'année suivante, où j'ai probablement eu du vent plus typique du Keppe:


Remarquez, il faut prendre ces statistiques avec un grain de sel, le vent était un peu plus fort que le tableau le laisse croire. Je me souviens avoir été surtoilé plus souvent qu'à mon tour, mais bon, naviguer avec un 0.5 ou même 1 m2 (peut-être même 2)  de plus que nécessaire, c'est pas trop dramatique dans le Pamlico Sound.

Ce que j'avais aimé de 2014, c'est que les journées de pétole étaient savamment réparties et généralement bien accueillies, alors j'ai eu l'impression qu'il avait venté tout le temps. Ce ne fut pas le cas en 2015, où une grosse semaine de pétole m'a laissé une mauvaise impression. En réalité, ce ne fut pas si tant pire que ça:


Un mal d'épaule assez persistant m'a obligé à plancher en mode non-surtoilé, donc, je pense que mes stats sont assez représentatives du vent qu'on a eu pendant cette période.

Si on combine mes stats de mes trois séjours, voilà ce que ça donne:

 GuyT, un homme heureux au Keppe:


J'y retourne l'an prochain!

mercredi 13 mai 2015

Nouvelles du Cap Hatteras

Superbe avant-midi au camping à Frisco Woods. voici le vent que j'ai eu:



J'avoue que j'aurais pu utiliser une plus petite voile que la 5.7, mais il me semble que je devais avoir fière allure en bleu et noir sur la Fanatic 95 TexTreme que personne voulait acheter:


Il y a quand même des avantages à naviguer sur-toilé, ça garde mince:


La photo a été prise hier, après ce qui fut la plus belle journée de ma vie. Bon, y a eu la naissance de mon fils et mon mariage avec Planchette, alors je me rectifie.

Quand je suis arrivé au Canadian Hole à 8 heures du matin, j'ai tout de suite su que j'avais devant les yeux le troisième plus beau jour de ma vie:


Gros ciel bleu, vent genre séchoir à cheveux, rien à voir avec les restes de la tempête tropicale Ana qui nous avait balancé du gros vent gusty la veille:



Le vent aura grimpé toute la journée, mais d'une façon très civilisée: 135 km de Freeride pour moi, répartis en trois sessions d'une heure trente: d'abord en 5.3/95L, puis en 4.7/85L pour finir avec mon kit favori de tous les temps, la Legend 4.2 montée sur ma Freewave 75.



Mine de rien, j'ai fait 328 km de freeride en 3 jours. J'ai quand même eu un petit regret, soit de ne pas être allé en mer, comme mon ami Zig, que l'on voit photographié (de gauche à droite) avec Nat, Michel, Luc, Sophie et Martin.






Parait que c'était des conditions faciles, parfaites pour se bâtir une confiance pour du plus gros.

Windguru nous montre de belles petites étoiles pour les jours à venir, je pense bien étirer mon séjour au Cap encore une semaine et après...m'en va dans l'Ouest!