dimanche 24 janvier 2010

De bonnes personnes

Nous résistons depuis toujours au téléphone cellulaire, mais il faudra bien se résoudre à s’en procurer un, ne serait-ce que pour se faciliter la vie lors d’imprévu. Ce fut le cas jeudi dernier, alors que Planchette recevait une très mauvaise nouvelle touchant sa famille. Il y eu donc plusieurs appels à faire.

Des personnes au centre Tico Wind nous offrent leur cellulaire, mais comme c’est un peu gênant de faire des interurbains avec le téléphone d’un autre, nous décidons de nous rendre à Tilaràn pour y faire nos appels avec un téléphone public.

Nous faisons d’abord face à deux difficultés : trouver une carte d’appel et un téléphone dans un endroit pas trop bruyant… Planchette tente ensuite de faire un appel à frais viré, le processus n’est pas évident et les communications avec les opératrices sont encore pires. Elle est nerveuse, fatiguée et abattue par la mauvaise nouvelle de la journée. Elle fouille dans son sac pour trouver un numéro, échappe des choses, c’est le bordel, le soleil se couche, rien ne va plus. Nous décidons alors d’aller manger.

Au moment de payer l’addition, Planchette se rend compte qu’elle a perdu son portefeuille. Il contient environ 70$, mais surtout toutes ses cartes. Et je dis bien TOUTES SES CARTES : carte bancaire, cartes de crédit, permis de conduire, assurances…

Là, c’est la panique qui s’ajoute au désarroi. Nous refaisons notre itinéraire en sens inverse à la recherche du portefeuille puis, en désespoir de cause, nous aboutissons au poste de police pour rapporter la perte. Tout se passe en espagnol, Tilaràn est loin d’être la ville touristique américanisée du Costa Rica. Le policier qui s’occupe de nous est encore très près de son adolescence. C’est laborieux. Il tente de nous remonter le moral en nous disant qu’il y a de bonnes personnes à Tilaràn.

Et, il y a des bonnes personnes à Tilaràn. Le portefeuille de Planchette était au poste de police quand nous y sommes retournés le lendemain matin. L’argent n’y est plus, certes, mais toutes les cartes y sont et c’est ça qui compte. Nous avons obtenu le numéro de téléphone de Karla, la bonne personne qui a trouvé le portefeuille.

Planchette communique alors avec elle pour la remercier du plus profond de son cœur et lui offrir une récompense. Karla n’en veut pas. Elle est très contente que Planchette l’appelle pour la remercier, c’est suffisant pour elle et, de toute façon, elle n’a fait que son devoir.

Je me suis dit que Karla s’était déjà servie pour la récompense, sachant très bien qu’elle nous évitait un tas de démarches longues et pénibles en nous redonnant les cartes. Ça vaut largement les 70$ qu’il y avait dans le portefeuille.

Mais, je me suis trompé. Un courriel de son frère attendait Planchette lui disant qu’une costaricaine avait trouvé son portefeuille. Karla avait trouvé dans les papiers de Planchette le numéro de son père, l’avait appelé (même pas à frais virés) pour lui dire qu’elle avait trouvé le portefeuille contenant les cartes ET l’argent.

Son père a suggéré à Karla de remettre le portefeuille au poste de police. L’argent a donc disparu entre le moment où Karla a remis le portefeuille au poste et le moment où Planchette l’a récupéré.
J’en ai parlé avec Peter de Tico Wind qui m’a recommandé de rapporter l’incident à un organisme qui s’occupe des cas de corruption policière au Costa Rica. Je pense que je vais laisser faire, histoire d’éviter des emmerdements à Karla.


De toute façon, je vais demander au beau père de me rembourser. Quelle idée de demander à Karla de remettre l’argent à des policiers ?

vendredi 22 janvier 2010

La Pura Video

Après une première semaine très (trop) ventée, nous avons eu droit à une séquence de 8 jours de vent qui suivait un pattern très régulier ; plus fort le matin, un tantinet plus faible l’après-midi. Le matin, c’était de la 5,2/79 litres pour moi et de la 4,3/67 litres pour Planchette. L’après-midi, mêmes voiles, mais une 93 litres pour moi et une 79 litres pour Planchette.

J’ai profité de d’un de ces après-midi pour vous concocter un vidéo qui, a mon humble avis, va reléguer « The Windsurfing Movie » aux oubliettes.

Voici donc « La Pura Video », variante windsurfing de « La Pura Vida », la devise du Costa-Rica .

Bon visionnement.

samedi 16 janvier 2010

Les dangers du Costa-Rica

C’est maintenant officiel, les crocodiles existent vraiment. Dave et Scotty les ont aperçus la journée même où j’étais à Tilaran en train de mettre à jour mon blog. À leurs dires, de véliplanchistes, les crocodiles feraient au moins 3 mètres, ce qui nous laisse supposer raisonnablement que leur taille réelle tourne autour de 1,5 à 2 mètres. Doit-on s’inquiéter de la présence de ces crocodiles ? Bin, comme je disais à ma douce Planchette pour la rassurer, y a des choses pires dans la vie, la douche de notre cabaña par exemple :



Regardez bien l’installation électrique de l’élément chauffant contenu dans le pommeau de douche. Et il faut voir l’intensité des lumières de la maison baisser drastiquement quand on ouvre la douche pour constater l’ampleur de l’aventure.

Et puis y a ces bibittes de taille démesurée que l’on retrouve un peu partout et souvent dans son wetsuit le matin :



Sans parler des monocongos, de petits singes certes, mais toujours prêts à vous montrer qu’ils ont des couilles grosses comme ca :



Ajoutez à ça le manque de trottoirs qui nous oblige à emprunter les routes déjà fort achalandées :



C’est pas mêlant, quand on revient de notre journée de planche, les vaches nous regardent, l’air étonné tellement elles sont surprises de nous voir encore vivants.



Même que parfois, je me demande si nous ne sommes pas déjà morts. Parce qu’il me semble que le paradis, ça doit ressembler à ça :

mardi 12 janvier 2010

Legendes Ricaines

Ce qui était une légende lors de notre précédent trip au Costa-Rica en 2005 semble maintenant une réalité : il y a vraiment des crocodiles dans le lac. Voici l’affiche qui nous accueille à l’entrée du centre Tico Wind :



Remarquez, j’ai de la misère à figurer comment un crocodile pourrait s’y plaire dans du gros chop sous un vent de 20-30 nœuds tous les jours. Hier fut probablement ma plus grosse journée de planche à vie. Bin plein en 3.5 m2 sur la 67 litres de Planchette qui avait déclaré forfait. Me voici, tout seul sur lac:



Aujourd’hui, j’en paie le prix, un mal de dos terrible me confine à un café internet à Tilaran, seul sans ma valeureuse Planchette probablement en 3.1 sur le lac.

Autre différence pas rapport à 2005, le niveau d’eau qui a baissé d’un bon 4 mètres. Cela s’expliquerait par un mois de décembre anormalement chaud et sec. Autre explication qui tient probablement de la légende ; le volcan Arenal, situé à l’autre bout du lac serait particulièrement actif cet année, alors la compagnie d’électricité ouvre les vannes du barrage pour minimiser les dommages si celui-ci devait céder suite à du brassage séismique.

Pour le reste, Arénal n’a pas beaucoup changé depuis 2005. Sur le spot, toujours les mêmes faces, en un peu plus ridées. Sur l’eau, du nouveau, les kites ont fait leur apparition. Même qu’une journée « light wind » (j’étais en 5.2/92L), l’ennemi était deux fois plus nombreux sur l’eau : ils étaient quatre ! Bon ok, y a pas de problème de cohabitation, y a de place en masse sur l’eau. J’ai même fraternisé avec l’un d’eux, qui était tout content parce que j’avais récupéré son board qu’il avait perdu sur l’eau.

Hier, un kiter nous a pas mal fait rigoler. Il se pointe chez Tico Wind avec son fan club, demande à Peter s’il loue des « petites » ailes (sa plus petite étant une 8 mêtres). Bien sûr, lui répond Peter qui rappelle son aide Dany qui est sur l’eau avec un 5 m2 depuis un petit bout de temps. Donc, le gars part avec l’aile, a juste le temps de se faire photographier par ses potes puis revient au bord de l’eau en demandant un remboursement, prétextant une corde plus grande que les autres, rendant le kite incontrôlable.

En gentleman qu’est Peter, il rembourse le blondinet, puis mesure avec précision la longueur des cordes. L’une était effectivement 2 millimètres plus grande que les autres ! Le verdict de Scotty, Dave, Ricco et Guyt : le gars a tout simplement chier dans ses board shorts quand il a constaté les conditions sur l’eau et comme il voulait pas perdre la face…

Quand même dommage de manquer cette première journée ensoleillée depuis notre arrivée et qui me semble particulièrement ventée. Mais bon, il y en aura d’autres. Je vous laisse, mon autobus part dans 15 minutes. J’espère juste prendre le bon. Guyt à Tilaran, sans sa traductrice, c’est toute une aventure.