vendredi 23 avril 2010

Drames texans

Il faisait beau, un beau thermique soufflait tous les jours entre 18 et 22 noeuds, comme c'est supposé être en avril à Corpus Christi. Nous étions heureux dans notre condo, Planchette découvrant les bonheurs d'une cuisine moderne et moi, ses bénéfices. Je lui avais presque pardonné d'avoir oublié de m'acheter un cadeau pour mon anniversaire.

Petite parenthèse sur le non-cadeau d'anniversaire. Il est quand même incroyable que Planchette m'oublie, après tout ce que je fais pour elle. Prenez par exemple le matériel de planche haut de gamme que je mets à sa disposition. Admirez la fière allure de la dame qui est vite devenue la reine de la Laguna Madre:


Bon, où en étais-je? Ah, oui, tout allait bien. Puis, soudainement, le vent qui commence à faire des siennes. Au moment d'écrire ces lignes, j'en étais à 17 journées de planches sur une possibilité de 25, ce qui est très ordinaire ici. Encore là, beaucoup de journées de light wind, comme en témoigne cette autre photo de Planchette en grosse voile:


Et puis, la catastrophe. J'échappe un verre d'eau sur mon portable, ce qui a plongé mon Acer One dans un coma immédiat, amenant avec lui tous nos souvenirs numériques du Costa Rica et, surtout, le fichier Excel qui contient toutes mes statistiques de wind en 2010. Évidemment, je n'ai pas de backup.

Planchette tente de me rassurer en me rappelant que nous avons cédé aux pressions du vendeur en achetant un plan de garantie prolongée, couvert dans tous les « Best Buy » d'Amérique. Nous nous présentons donc le lendemain à la succursale Best Buy de Corpus Christi où un technicien du « Geek Squad » nous confirme la gravité de la situation. Le Acer One prendra le chemin du Kentucky, là où l'attendent les plus grands spécialistes.

Les deux semaines qui suivirent se passèrent principalement devant le Acer One de Planchette qui j'avais réquisitionné, histoire de suivre à la trace sur «geeksquad.com » le déroulement des opérations quant au sauvetage de mon ordi:


J'en profite pour reconstituer péniblement mes statistiques de planche à partir du journal de bord de Planchette. Aussi, pour les photos perdues, je me conditionne à l'idée que les plus beaux souvenirs sont ceux qu'on conserve dans la tête. Puis le 16 avril, on m' annonce:


Nous accourrons chez Best Buy pour finalement se faire dire que notre garantie de service n'est bonne qu'au Canada. Mon ordi n'a donc pas été réparé donnant encore une fois raison à tous les « Protégez-vous » de ce monde: les garanties prolongées, c'est de la merde.

Mais ce n'est pas si grave, car j'avais concocté un plan B. Une heure plus tard, je sortais d'un « Office Depot » avec un nouvel ordi beaucoup plus puissant que nos Acer One. Comme je le dis souvent à Planchette, je mérite ce qu'il y a de mieux (surtout quand on m'a oublié à mon anniversaire).

J'arrive au condo et là, un nouveau drame s'abat sur moi. Au moment où je suis sur le point de déballer joyeusement mon nouvel ordi, Planchette, qui vient de brancher le Acer One défectueux, m'annonce triomphalement: « Le Acer One fonctionne! ».


Faut croire que l'air du Kentucky a fait le plus grand bien à mon portable. Quant au nouveau, j'ai été obligé de le retourner, ne parvenant pas à convaincre Planchette de l'utilité de trois portables en voyage.

Ce texte, je l'écris sur mon minable Acer One. La prochaine fois, ça sera de l'eau salée, celle de la Laguna Madre, la plus saline de tous les plans d'eau d'Amérique. Je doute qu'il résiste.

dimanche 4 avril 2010

Du Costa Rica au Texas

Le retour du Costa Rica s'est très bien passé, mieux que je ne l'aurais cru, compte tenu du bagage que nous avions à transporter. Disons que nous ne sommes pas passés inaperçus aux aéroports de Libéria et Miami avec nos 120 kilos d'équipement de windsurfing.

Une petite semaine de repos à Montréal et hop, on repart pour la seconde partie du voyage, le road trip dans notre Chevrolet Uplander, toute contente de ses nouvelles pantoufles, des pneus Michelin HydroEdge. Quel confort mon ami! Sérieux, j'ai jamais senti les 3387 kilomètres pour nous rendre à Corpus Christi, Texas.

Donc, trois jours plus tard, nous nous retrouvons à Padre Island, longue bande de terre qui sépare la "Laguna Madre" du Golf du Mexique. Plus au sud, vous retrouvez South Padre Island, très touristique, qui a donné naissance à la célèbre série de vidéos "Girls Gone Wild":


Plus au nord, près de Corpus Christi, c'est North Padre Island, avec son parc national qui comprend une section spécialement aménagée pour les windsurfers et les pêcheurs, Bird Island Basin:

Un petit 30$ par année donne accès à l'un des plus beaux sites de navigation en eau plate en Amérique, camping sur place compris. Pas besoin de vous dire que l'endroit est devenu très populaire auprès des windsurfers B.Y.H. (Bring Your Home), vous savez, le genre qui se déplace en grosse maison motorisée:



Comme les B.Y.H. étaient de plus en plus nombreux à s'installer pour longtemps et qu'ils créaient de petits problèmes ici et là (érosion du terrain, accès au site pour les non B.Y.H., etc.), les autorités ont décidé de mettre de l'ordre là-dedans en 2008; Instauration d'une limite de séjour (56 jours/année) et création de trois sections ("RV park, "Tents only". "Day use").

À mon grand plaisir, nous nous sommes retrouvés tout seuls dans la section réservée aux tentes:

C'est que le camping primitif n'est pas très populaire ici, à cause des moustiques ou du vent, entre autres:


Mais rien pour décourager Planchette qui trouve toujours le moyen de cuisiner dans le bonheur, avec son poêle Coleman, pour son Guyt:


Évidemment, nous avons droit à des couchers de soleil de toute beauté, mais ce qui m'a le plus fait flipper, c'est ce coucher de lune:


J'avoue que j'ai presque regretté le condo qui nous attendait le quatrième jour, à deux pas du parc (disons 20 km) . C'est qu'on est hors saison ici, alors j'ai pas pu résister (au grand dam de Planchette) à ce condo à seulement 900$ pour le mois et qui nous offre tout ce que nous n'avons pas chez-nous à Montréal. Je découvre ici le bonheur qu'apportent un lave-vaisselle, un broyeur à déchets, quatre-vingt-dix-neuf postes de télé dans la chambre à coucher et une piscine dans la cour.



Pour ce qui est de la planche, on a été accueillis par quatre belles journées venteuses. Hier, on a manqué une petite journée de light wind, mais c'est pas grave, on a eu un fun noir à magasiner dans les énormes centres d'achats de Corpus Christi, qui ressemble beaucoup à une banlieue de Montréal, avec des palmiers en prime. Tout un dépaysement pour un gars du Plateau Mont-Royal.

Là, je suis dans mon char, tout seul dans la zone "Day Use" de Bird Island, et j'attends que le brouillard se lève pour profiter des vingt noeuds déjà établis:



Le prochain topo, je vous parle plus longuement du windsurfing ici, promis.