jeudi 3 septembre 2009

Variante sur le thème Red Bull

Je vous l'ai pas racontée celle-là car j'en suis pas très fier, mais bon, vous le savez, j'aime pas garder ma vie privée. ;-)

Ça s'est passé le printemps dernier à mon retour du Lac Champlain. Je m'étais levé à 4h30 du matin et j'avais mal dormi tellement j'étais excité à l'idée de plancher.

Un beau quatre heures de planche presque consécutif et hop, retour à la maison, complètement lessivé.

Je roule à peu près 110 km/h sur l'autoroute. Je suis à peu près à une cinquantaine de kilomètres de Montréal, j'ai les paupières lourdes. Et il est arrivé ce qui devait arriver: je m'endors.

Je me réveille dans le fossé qui sépare les deux voies de l'autoroute, une vingtaine de pieds de large et trois de profond. En moins de deux, je me retrouve sur l'autre voie de l'autoroute, avec évidemment une voiture qui fonce vers moi.

Un coup de volant et je me retrouve encore dans le fossé. Je réussis finalement à arrêter, puis je rembarque sur l'autoroute, du bon côté cette fois. Y a un camionneur qui s'est arrêté pour voir le drame. Il me mime un "ouf!" et on repart tous les deux.

Je suis retourné une semaine plus tard sur les lieux du presque crime (j'aurais pu tuer quelqu'un!). J'ai été chanceux en maudit car j'ai pogné le fossé à un endroit sans obstacle, ce qui n'était pas le cas partout. Je me serais endormi 50 pieds avant et c'était le pylône électrique.

J'ai raconté mon aventure à un ami américain cet été au Gorge. Il est venu me voir quelques heures avant mon retour pour Montréal et m'a donné cette petite bouteille:

"Tu prendras ça si jamais tu ressens de la fatigue et que tu insistes pour conduire". Et il ajoute: "Je voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose".

Là, j'avoue que le gars m'a touché. J'en avais presque les larmes aux yeux. Surtout que j'étais hypersensible cet été au Gorge après l'aventure du 17 juillet. Mais je sais pas si je vais avoir le courage de vous la raconter, celle-là.

mardi 28 juillet 2009

Bilan Planchette Gorge 2009

2009, neuvième saison à The Gorge pour Planchette et probablement sa plus grosse, tant au niveau des journées planchées qu'au niveau de la qualité du vent. Du 27 juin au 26 juillet, madame aura planché 27 jours en 29, soit 93% du temps. Et pas des petites journées non plus, comme le montrent les tableaux qui suivent:


Planchette a été gratifiée de cinq grosses journées à Roosevelt, dans l'est, ce qui est assez inhabituel en juillet. Et il y a eu deux journées mémorables au Hatchery. D'abord, La Journée du Grand Défi qui s'est tenu le 19 juillet par un vent de 25 à 30 nœuds. Guyt, en pleine forme cette journée-là, lui proposa le petit jeu de "celui qui planche le plus dans une même journée". Planchette fit un 7 heures sur l'eau (un vrai sept heures sur l'eau, pas des heures de planchistes, qui comptent généralement le temps entre le moment où on met son wetsuit et le moment où on l'enlève). Guyt abandonna au bout de 5 heures. L'autre journée mémorable fut celle du 23 juillet, où elle se tapa un six heures de 3.1 en 67 litres dans des conditions nucléaires, alors que tout le monde fuyait vers l'est, la plupart complètement dépassés par les événements:


Par son énergie débordante, Planchette aura sans doute contribué a changer l'image de la femme chez certains machos, image qui fut jadis:


mais qui maintenant ressemble à ça:


Il reste qu'il faut rendre à Guyt ce qui appartient à Guyt. Les performances de Planchette ont certainement un petit rapport avec la grande qualité du matériel que son "Equipment Manager" met à sa disposition. Et puis, c'est ce même Guyt qui l'a sensibilisée aux vertus d'une saine alimentation.

C'est avec des sentiments mixtes que Planchette a quitté The Gorge le 26 juillet. Elle laisse avec beaucoup de regret son royaume, le Hatchery, qui sera bien vide sans elle:


Mais elle laisse aussi derrière elle un Guyt qui en a encore pour un trois semaines ici. Et trois semaines à se reposer d'un Guyt, ça n'a pas de prix.

jeudi 16 juillet 2009

Da Curve Story

Hatchery, Columbia River Gorge, 11 juillet 2009

Bon, toutes les prévisions s'entendent pour du vent léger aujourd'hui. Au mieux Planchette fera de la 86 litres et Guyt de la 125 litres. Quant à moi, ça sera une autre journée à suer dans mon board bag au Hatchery. Pas évident de sortir tous les jours quand on a que 67 litres.

Quoi, que se passe-t-il? Planchette qui me monte une 4.3! Encore une prévision météo erronée. Je fais ce que je peux pour lui rendre le plan d'eau agréable mais, clairement, elle en a plein les bras au bout d'une heure. Voilà qu'elle me monte une 3.5, puis une 3.1. Planchette m'a bien apprivoisée, je lui obéis au doigt et à l'œil, je lui donne trois belles heures de plaisir.

Là, il vente un bon 30 nœuds avec des rafales à 40. Planchette décide donc que la journée est finie pour elle. J'avoue être contente à l'idée de retrouver mon board bag, en parfait état, sans la moindre égratignure.



Photos prises par Mike Godsey (iwindsurf), Hatchery, le 11 juillet 2009

Puis, Planchette dit à Guyt: "Prends ma Da Curve 67, avec la 3.9, tu vas être parfait". Merde, je pensais que j'étais la planche à Planchette, pourquoi m'offre-t-elle à ce connard de Guyt? Je sens que ça va mal finir.

Je fais ce que je peux mais, clairement, le pauvre est complètement hors contrôle. En plus, voilà que le sac qui contient son GPS s'est détaché de son harnais. Heureusement, Planchette lui a fixé une courroie de sécurité. Il décide donc de trouver un haut fond du côté Oregon, histoire de remettre le sac en place.

Nous voilà arrêtés, Guyt détache son harnais et fait ce qu'on ne devrait jamais faire: il lâche le rig. Me voilà donc propulsée par le vent et les vagues. Quand Guyt s'en rend compte, il laisse tomber son harnais et tente de me rattraper mais, il est déjà trop tard. Je m'éloigne de plus en plus de lui, en direction de Wells Island (cliquez sur l'image ci–dessous, prise au Hatchery, par temps calme).




Une heure de dérive toute seule. Guyt est loin derrière moi. Je le vois s'agitant désespérément. Pas mieux que mort le Guyt. D'abord, il nage aussi bien qu'un poulet et il n'a évidemment pas de veste de flottaison. Et s'il se sauve de la noyade, c'est Planchette qui va le tuer, car je sais qu'elle tient à moi plus que tout. Mes chances de m'en tirer saine et sauve sont à peu près nulles. Triste aussi pour la voile, le boom et le mât qui sont encore attachés après moi.

Je me dirige vers Wells Island. Si le vent me pousse à gauche de l'île, je me retrouve dans la voie maritime et je finirai probablement déchiquetée par une barge. Si je vais à droite, je finirai écrasée sur les parois rocheuses du côté Oregon. Si je m'échoue sur l'île, j'ai une petite chance de m'en sortir, mais probablement avec un esthétique défiguré à jamais.

C'est finalement le côté droit qui gagne. Adieu, monde cruel.

Mais voilà qu'un miracle se produit. À un moment donné, la force du courant qui me pousse vers l'ouest devient égale à la force des vagues qui me poussent vers l'est. Me voilà donc dans un état stationnaire, exactement à mi-chemin entre Wells Island et le côté Oregon. Et que vois-je! Guyt marchant sur la voie ferrée, à ma recherche.

Il ne lui reste plus qu'à descendre la paroie escarpée de la voie ferrée sans se casser le cou, à se jeter à l'eau et à barboter jusqu'à moi. Nous finissons par accoster au "Hook", un site de débutants caché derrière l'île.

L'air piteux de Guyt a sûrement aidé à trouver un bon samaritain qui accepte de nous ramener au Hatchery par la route. Notre arrivée est fort remarquée, la disparition du Guyt étant la nouvelle de l'heure.

Planchette est évidemment soulagée de voir sa Da Curve 67 de retour. Peut-être aussi un peu contente de retrouver son Guyt. Il a bien des défauts ce Guyt, mais ciel qu'il sait bien choisir l'équipement de planche pour sa douce!

Fait pitié quand même ce Guyt car il a perdu son GPS dans l'aventure. Depuis ce temps, la vitesse et la distance n'ayant plus leur raison d'être, il se contente de faire des "S" dans le swell des Gorges.

jeudi 9 juillet 2009

Baston à Roosevelt

Après trois jours de grosse canicule, on nous annonce le passage d'un front froid à tout casser. Imaginez, une baisse de température de 25 degrés Farenheight en une seule journée. Un Hood River couvert de nuages, un désert ensoleillé, tout est en place pour un méga baston dans l'est.

Nous décidons donc de délaisser notre fameux camping à Viento pour aller nous établir dans cet oasis du désert qu'est Roosevelt, 130 km à l'est d'Hood River. En prime, ça va faire plaisir à la nouvelle ranger de Viento, qui semble vouloir appliquer à la lettre le règlement du séjour de 14 jours consécutifs maximum et cela, même si le camping est vide. Comme quoi un fonctionnaire demeurera toujours un fonctionnaire.

Voici notre campement à Roosevelt vers les 7 heures du matin, avec ma douce Planchette en arrière plan qui s'active déjà devant son poêle Coleman:


Avouez que c'est assez idyllique. Bon ok, j'ai pris la photo avant la ruée vers l'est. Dans les faits, ça ressemblait à ça quelques heures plus tard, avec Planchette en avant plan, toujours en train de s'activer devant son poêle Coleman:



Pendant qu'on y est, une autre photo de Planchette, un peu plus tard, s'activant devant son poêle Coleman:


Meanwhile, back in The Gorge, les arbres sont pliés en deux:


Je pars donc en 3.9, avec la 67 litres de Planchette, ce qui en a décontenancé plus d'un, car pour que je parte avec un si petit kit, faut qu'il vente en tabarnouche. Et il ventait en tabarnouche:


Heureusement pour Planchette, le vent a baissé d'une petite coche, ce qui lui a permis d'étrenner sa toute nouvelle 3.1, avec ses couleurs parfaitement assorties à la Da Curve 67.

Ce que j'aime bien lors des grosses journées de baston au Gorge, c'est qu'il n'y a jamais beaucoup de monde sur l'eau, et encore moins de kiters. J'ai pu compter un maximum de 10 véliplanchistes sur l'eau en même temps, malgré un parking archi plein.

Le vent nous aura accompagné jusqu'au coucher de soleil, qui, en passant fut magnifique, quoique la photo qui suit illustre plutôt le lever de la lune:



Devant une prévision de vent fort optimiste pour le lendemain, la plupart des planchistes ont décidé de coucher à Roosevelt, certains dans leur maison mobile, d'autres, comme nous, dans des tentes et quelques-uns couchant à la belle étoile. Ces derniers nous ont d'ailleurs pas mal fait rigoler avec leurs cris lorsque les gicleurs d'eau, chargés de garder la verdure du parc verte, ont démarré.

Le vent du lendemain fut ma foi fort civilisé, ainsi que celui du surlendemain. On nous annonce une journée de pétole pour demain. Tant mieux, je suis à court de bobettes propres, une visite à la buanderie sera appréciée. C'est que j'ai exactement 14 paires de sous-vêtements, ce qui me donne 14 jours d'autonomie pour plancher. Après, je suis dans la merde.

Une dernière photo souvenir de votre humble blogueur, avec Planchette toujours active devant son poêle Coleman:

vendredi 3 juillet 2009

Le Guyt Nouveau est arrivé

J'ai perdu un bon 20 livres! Disons que j'ai pas tellement eu le choix; mon médecin de famille qui, après avoir détecté un taux de cholestérol trop élevé, m'a avisé qu'il aimait ses patients en santé. Comme les médecins de famille sont une denrée rare, j'ai préféré ne pas le contrarier. J'ai donc sommé Planchette de mieux me nourrir, chose qui fut faite à mon grand dam. Non mais, vous aimez ça, vous, les hot dogs au tofu?

Ma nouvelle silhouette a un impact très positif sur mon windsurf et c'est de cela dont je veux vous entretenir ici.

Le Guyt Nouveau (photo: la belle Mélanie)


Depuis que je suis aux Gorges, les compliments fusent de toute part, genre "Guyt, you look like a movie star" ou encore "Planchette is so lucky". Mon niveau de confiance a donc sérieusement augmenté et comme on dit à The Gorge "Attitude is everything". Il faut me voir effectuer de superbes jibes aux spots des hot shots au Hatchery. Ok, j'y vais tôt le matin quand y a encore personne, mais quand même. Histoire d'avoir l'air plus "hot", j'ai même essayé un harnais "waist". Pas si pire comme expérience, il me reste plus qu'à trouver comment on fait pour respirer avec un "waist" et je pourrais finir par me convertir.

Reste tout de même que mon bon vieux Da Kine XT est toujours de mise, un "seat" demeurant le harnais par excellence pour faire de la vitesse et, à ce chapitre, il y a aussi de l'amélioration. C'est que la partie de mon cerveau qui est chargée de décider de la surface de voile à gréer n'a toujours pas reçu le message que j'avais maigri. Comme j'avais l'habitude de monter un mètre carré de plus que les planchistes de mon poids, je monte maintenant un bon 2 mètres carré de plus. Faut me voir débouler avec du matos de vague à 50 km/h dans le gros swell.

Hâte de voir quel sera mon poids à la fin de mon pèlerinage annuel aux Gorges. C'est tellement facile de perdre du poids ici. Par exemple, l'autre jour, j'ai suis entré dans une boutique de planche et j'ai acheté un boom en carbone pour remplacer mon boom en alu. Bin, instantanément, je pèse une livre de moins quand je monte sur ma planche!

mercredi 1 juillet 2009

Test Tabou Da Curve 67 (2009)

Vous le savez, le début d'une saison de planche n'est jamais facile pour le matériel; le niveau de l'eau est haut, rendant parfois hasardeuses les mises à l'eau et puis il y a ces débris qui flottent sur l'eau qui nous avons peine à éviter à cause de réflexes pas encore aiguisés.

Ajoutez à ça le fait que Les Roches, notre spot favori, est particulièrement éprouvant pour le matériel et vous avez tout ce qu'il faut pour l'établissement d'une nouvelle politique chez les Guyt-Planchette: la politique du double quiver, soit un quiver de planches moins récentes pour Montréal et un quiver de plus récentes pour les voyages à l'extérieur (vous aies-je déjà dit que je passe mes étés à The Gorge?).

Dans le cadre de cette nouvelle politique (au demeurant fort stimulante pour l'économie), la Tabou La Curve 67 2004 rejoint le quiver de Montréal alors que la Tabou Da Curve 67 2009 devient la nouvelle planche de vacances. Elle sera principalement utilisée par les 130 livres (59 kilos) de Planchette.

Planchette avait très hâte d'essayer sa nouvelle planche, surtout pour dissiper une inquiétude par rapport à son volume réel, car sa nouvelle Da Curve semble beaucoup plus petite que l'ancienne, plus courte d'un bon 15 centimètres. Elle n'a pas eu à attendre trop longtemps, The Gorge l'aillant accueillie avec trois jours consécutifs de 20 à 30 noeuds de vent, à son spot fétiche, The Hatchery.

Nous voyons ici Planchette lors de sa première mise à l'eau en Da Curve 67:


Elle s'en va affronter ça:


Et la voilà en pleine action avec son beau petit casque jaune:


De retour après sa première session de test:


La madame est contente! Son angoisse est dissipée, sa Da Curve 2009 flotte autant que sa 2004 et cette nouvelle Tabou ne faillit pas à la réputation de confort de cette marque, notamment grâce à son shape passe-partout et à ses pads bien épais. Les footstaps Tabou semblent améliorés, gagnant au niveau de la rigidité tout en restant suffisamment doux.

La planche démarre bien au planning, mais bon, on ne s'attend tout de même pas qu'une 67 litres soit une bête de light wind. Sa plage d'utilisation de voile est probablement de 3,0 à 4,7 avec 4,0 comme surface idéale. Sur ce point, la 2009 demeure identique à la 2004.

Le changement majeur de la 2009 est sans aucun doute le déplacement de volume vers le centre de la planche, ce qui a déstabilisé Planchette au début. Elle devra mieux doser ses appuis, notamment en étant plus légère sur le pied arrière lors des déventes.

Toujours d'après Planchette, la nouvelle Da Curve a gagné en maniabilité, la planche réagissant au moindre mouvement d'orteil. Par contre, elle semble prendre moins de vitesse dans les surfs que sa 2004, ce qui est loin de lui déplaire. C'est que la 2004 est une bête d'accélération lors des virages dans le gros swell, ce qui est exigeant à piloter pour son poids plume.

La nouvelle Da Curve semble même modifier le style de navigation de Planchette, de moins en moins freerideuse et de plus en plus waverideuse, se permettant même de venir compléter ses courbes en coupant son Guyt sur l'eau. Ingrate tout de même la Planchette; je lui achète un beau nouveau joujou et voilà ce qu'elle en fait.

Autre point positif, l'esthétisme de la 2009 fait l'unanimité; ce qui n'était pas le cas de la 2004 qui en choquait certains avec sa déco très 1970 "femme nue à gogo".

En résumé, la Da Curve 67 est une autre réussite du shaper Fabien Vollenwieder (shaper Bic de 1995 à 2004) qui continue de livrer des planches d'exception.

En tout cas, chez-nous, c'est Tabou!

mardi 23 juin 2009

The Gorge, c'est à chier

Je me suis rendu compte à la relecture de quelques-uns de mes textes sur ce blog que je faisais abondamment la promotion des Gorge. Peut-être même que je pourrais un jour donner le goût à quelqu'un de venir au Gorge et que, rendu sur place, il soit amèrement déçu. Il serait donc temps de dire les vrais affaires: The Gorge, c'est à chier.

D'abord le vent est rafaleux comme ça se peut pas. À titre d'exemple, voici le vent que j'ai eu hier:


J'aurais pu avoir n'importe quelle voile comprise entre 4,7 et 7.0 et ça aurait fonctionné un moment donné. Ce n'est pas pour rien que l'une des citations les plus célèbres au Gorge est "It's all good". Au Gorge, tu montes ce que tu veux car, généralement, il n'y a aucune garantie que le vent que t'auras dans 10 minutes est celui qui tu as présentement. "What you see is what you don't get" devrait-on dire ici. Chose certaine, un gars de Québec habitué au beau gros Nord-Est constant de l'Ile Magique risque d'être amèrement déçu.

Si pendant toutes ces années je me suis plus ou moins rendu compte des vents "gusty" des Gorge, c'est que je navigue généralement très over, alors naviguer un peu, pas mal et très pas mal over, ça finit par se ressembler.

Pour ce qui est du beau swell des Gorge, disons qu'il est largement surévalué. Il y a bien de la belle houle que peut se former de temps en temps au Hatchery au spot des "Hot Shots", mais sinon, c'est assez ordinaire. Par exemple, Doug's Beach fonctionne encore sur sa gloire passée, mais il semblerait que la morphologie du fond de la rivière a changé ces dernières années, ce qui aurait eu un impact négatif sur la qualité de la houle. Quant à "The Wall", le beau swell demande tellement des conditions spéciales (débit d'eau, direction et force du vent...), alors les belles journées là-bas sont rarissimes. Et je ne parle pas de Roosevelt, qui a besoin d'un gros 30 noeuds avant d'avoir quelque chose de respectable.

Moi, le swell, je m'en fous, tout ce qui m'intéresse c'est de faire de la ligne droite et accumuler des kilomètres sur mon GPS, mais bon, un vrai windsurfer pourrait être déçu, alors vaudrait mieux demander une seconde opinion avant de venir au Gorge si le swell vous intéresse. Et puis, quelle peut bien être la crédibilité d'un gars même pas capable de plier les genoux quand il jibe?

Finalement, y a le mythe "Il vente à tous les jours au Gorge". C'est vrai qu'on peut plancher 80% du temps, mais ça, c'est à la condition d'avoir des grosses voiles et de trainer une 125L et plus. Faudrait faire le décompte des journées qui valent vraiment la peine et je suis certain que la ville de Québec bat les Gorge sur ce terrain.

Et je ne vous parle pas des parkings pleins à 7 heures le matin, de la cohabitation kite/planche de plus en plus problématique, de la qualité plus ou moins douteuse de l'eau et de la superficialité des américains...

Ouais, plus j'y pense, plus je trouve que les Gorge, c'est à chier.

jeudi 23 avril 2009

Maudite première sortie report

Vous savez comment ça se passe, les premières sorties; on se rappelle pas des bons ajustements de cordes, de la hauteur du boom, de la longueur de l'extension... Et à chaque année on se dit, mais merde, pourquoi je les ai pas écrits l'an passé, en fin de saison, quand tout était réglé au quart de tour.

Pi y a les repères de vent qu'on a perdus. On se demande 6.0 ou 7.0? Bon ok, si vous vous appelez Guyt, vous y allez avec la 7.0, mais faut quand même se poser la question.

Une heure de riguage et de tataouinage plus tard (merde, elle est où, cette cagoule?), vous finissez par embarquer sur l'eau, rouillé, pour connaître probablement votre pire sortie de l'année.

Mais aujourd'hui, à Léry, tout semblait bien se passer pour cette première sortie. Planchette en 5.0 tout sourire, moi en 7.0, le bonheur quoi. Le vent est onshore, un peu limite mais quand on réussi à prendre un peu de large, on se rend compte que le bonheur peut exister.

Mais le bonheur s'est vite estompé, des gogosses s'amusant à s'agripper après mon aileron. Merde, pourquoi j'ai pas mis mon weed?

Je retourne donc au bord pour changer d'aileron. Mais le deuxième départ est beaucoup plus laborieux. Un bon quinze minutes de barbotage dans cette eau me rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, cette eau était encore de la glace.

Je réussi finalement à embarquer sur ma planche. Sans aucun doute, le vent n'est plus ce qu'il était tantôt. Plus moyen de m'extirper de la rive, et ma journée se termine abruptement dans le fond de la baie à Châteauguay, à un endroit pire qu'un Bozo Beach: un Kite Beach.

Maudite première sortie.