samedi 2 octobre 2010

Les aventures de Guyt, la fin ???

D'abord un gros merci à tous ceux et ceusses qui ont suivi notre périple des derniers mois via les aventures de votre humble blogueur qui, avouns-le, bloguait de moins en moins les derniers mois. C'est qu'il a venté presque sans interruption à partir de la mi-juin jusqu'à notre départ à la mi-août. Je frisais le burn-out, complètement assommé par la routine Sleep-Eat-Windsurf. Les quelques moments de répit étaient consacrés aux services essentiels, le lavage de bobettes, par exemple.

Nous sommes de retour depuis six semaines et la petite routine a remplacé les petites aventures. Y aura-t-il d'autres aventures du Guyt? J'en doute et je vous explique pourquoi.

Je pense que c'est à peu près clair pour tout le monde que malgré son titre, Les aventures de Guyt, le blogue est avant tout un faire-valoir pour Planchette. Sans vouloir enlever quoi que ce soit à la Princette, j'ose croire avoir contribué à la renommée de la Starlette, consacrée récemment par un article publié sur elle dans l'Hydro-Presse, la revue de notre chère société d'État, Lidro-Québec. C'est pas rien, compte tenu que la revue est publiée à plus de 25 000 exemplaires.

Voici l'article en question, ainsi que la photo très aventageuse de Planchette (c'est fou ce qu'on peut faire avec Photoshop).

(Vous pouvez cliquer sur les images pour les voir en grand format)

La lecture de l'article m'a tout de suite plongé dans un état de consternation avancé. Pas une seule allusion à "Guyt". Tout au plus, on y trouve le terme générique "conjoint" qui finalement s'applique à n'importe quoi; un chum, un mari, un lave-vaiselle. Tant qu'à faire, elle aurait dû parler de son conjoint défait, complètement démolli devant tant d'ingratitude. Non mais, avez-vous déjà entendu notre Céline dire une phrase sans mentinonner son René? Ça, c'est de la grande classe internationale, la Céline. Rien à voir avec la Planchette qui, parce qu'elle fait la manchette, me relègue vite aux oubliettes. À quoi bon continuer ce blogue, Madame n'ayant plus besoin de son Guyt pour péter de la broue, ou du gaz de shitte, expression plus appropriée quand on travaille dans l'énergie.

Y aura t-il une suite aux aventures de Guyt?

C'est ce que vous saurez dans les prochaines aventures du Guyt!

mardi 3 août 2010

Mourir à The Gorge, part I

Bientôt 80 jours au Gorge et, à ma grande surprise, nous sommes toujours vivants. C'est qu'il y a tellement de façons de mourir ici! Toute la gamme y passe: mort naturelle, mort accidentelle, homicide plus ou moins volontaire, crime passionnel...

Prenez par exemple le 12 juillet dernier, à Roosevelt. Regardez-bien le vent qu'on a eu: (vent en milles/heure):

Au plus fort, il ventait 65 kilomètres/heure avec rafales à 80, exactement le moment où j'étais sur l'eau avec ce que nous avons de plus petit comme matériel. Guyt en 3.1 m2, on voit pas ça souvent.



C'était dément. Je m'efforçais de garder mon calme en fredonnant des petites tounes, genre "Smoke on The Water" de Deep Purple, mais bon, des embruns y en avait pas que sur l'eau. Je me disais, "Guyt, si t'échappes ton rig, tu seras jamais capable de le rattraper et tu vas mourir noyé, c'est certain". Surtout qu'au Gorge, on porte pas ça, des ceintures de flottaison, c'est pas cool. Remarquez, les mentalités changent lentement, les noyades aidant.

À un moment donné, je sens le vent qui baisse un peu, alors je reviens au bord pour monter une plus grosse voile. Il vente beaucoup trop pour le poids plume de Planchette qui a décidé cette journée-là d'être mon assistante pour monter le matériel.



J'arrive donc sur le bord de l'eau. Planchette est en train de discuter avec un groupe de windsurfers en semi-retraite. Je lui lâche un cri: "Monte la 3.5!" Elle court au camion, ramène le rig et se met à monter illico la voile, devant la foule ébahi de voir Planchette si prompte à me rendre service.

Je ne sais pas ce qui m'a pris, peut-être était-ce un besoin d'ouvrir la soupape pour laisser sortir le stess, mais voilâ-tu pas que sors de ma bouche la blague la plus raciste et politiquement incorrecte. Je regarde donc la foule et leur dit, d'une air triomphateur:

"Vous voyez, pas besoin d'être un musulman!"

C'est bin simple, Planchette a failli me tuer drette-là.

(à suivre)

jeudi 1 juillet 2010

Des nouvelles de la Columbia River Gorge

Plusieurs d'entre vous nous ont écrit pour nous demander des nouvelles, le dernier update de blog remontant à plus d'un mois. D'abord, un gros merci à ces deux lecteurs pour leur sollicitude, et aux autres qui nous ont complètement oubliés, bin c'est pas grave. Planchette et Guyt étaient simplement en train de mourir gelés ou noyés, souvent les deux en même temps.

Nous sommes arrivés au Gorge (Oregon) le 25 mai, dans du froid et de la pluie jamais vus ici à cette période de l'année. Les locaux ont même rebaptisé le mois de juin en "Junuary", tellement le mois de juin ressemblait à l'hiver ici. Il y a eu des moments tellement difficiles, j'ai même regretté quelques secondes de ne pas être à Montréal en train de travailler (quelques secondes, j'ai dit).

Le problème majeur avec ce froid, c'est qu'il a tué l'une des deux machines à vent ici, les thermiques. Ce qu'on veut pour avoir du vent, c'est du froid et des nuages en masse à l'ouest (océan Pacifique) et du gros soleil à l'est, dans le désert. Or, le désert était loin de ressembler au désert avec tous ces nuages. La pluie, bien qu'occasionnelle, aura causé de sérieux maux de têtes aux agriculteurs locaux car il paraît que les cerises et les raisins n'aiment pas beaucoup l'eau. Fallait voir ces hélicoptères survoler les champs pour assècher ces petits fruits!

Heureusement, y avait l'autre machine thermique, le passage de fronts froids qui amènent les plus gros vents au Gorge. Donc, deux ou trois fois par semaine, des journées de vent nucléaire dans des conditions qui ressemblent à Montréal en novembre. Ca, c'est moi à Roosevelt, tout seul dans ce vent galcial qui dépasse les 50 km/h.


Heureusement que j'ai déjà eu un fils, parce que je suis pas sûr que mes Tessiercules sont encore fonctionnelles, tellement elles ont eu froid. Mais la grosse journée, ce fut le 4 juin au Hatchery, avec des vagues incroyables, considérant que nous sommes sur une rivière d'à peine un kilomètre de large:


La houle, ou le "swell" comme on l'appelle ici, est formée par le vent qui est le sens contraire du courant, très fort ces temps-çi. Quand on tombe à l'eau, le courant nous éloigne à une vitesse affolante de notre point de départ. Voici la valeureuse Planchette dans l'un des rares moments où elle était en contrôle cette journée-là:


Et Guyt, en train de se faire téléporter par le courant, comme dans un film de Star Trek:

Il reste qu'avec la machine de vent de thermique hors fonction, nos stats de planche en ont pris un sérieux coup, mais bon on en a profité pour préparer les textes de la traditionnelle soirée de visionnement des photos de notre voyage, comme par exemple:


"Ca, c'est Planchette qui se prépare pour la photo officielle du lac Tahoe, lors de notre road trip entre Lake Isabella et The Gorge. Saviez-vous que le lac Tahoe a une profondeur de 500 mètres et contient assez d'eau pour couvrir la Californie au complet de 11 pouces d'eau? En passant, saviez-vous aussi que la Californie compte plus de 30 millions d'habitants et est la cinquième économie au monde?"

"Ah ouin", vous allez nous répondre, sur le bord de vous endormir après cette huit cent soixante septième diapositive... On vous avisera d'avance de la date du visionnement, pour vous laisser le temps de vous trouver une autre obligation cette soirée-là.

Bon, on retourne à nos moutons, le vent et la chaleur étant de retour. Aujourd'hui, c'est notre treizième journée de vent consécutive. J'envisage maintenant le burn out.

p.s.: un petit vidéo pris le 4 juin au Hatchery:

http://vimeo.com/12597571

dimanche 23 mai 2010

Lake Isabella, here we come

Finalement, nous avons prolongé notre séjour au Texas d'une couple de jours, histoire d'étirer à 10 jours consécutifs notre dernière séquence de vent, ce qui aura porté le compte de journées planchées à 32 en 46. La dernière journée fut de trop, vous pouvez pas vous imaginer comment peu se concrétiser un petit 20% de probabilité d'averses au Texas.

Comme c'est encore très froid au Gorge, nous décidons de profiter de notre troisième long séjour aux States pour enfin aller voir le Grand Canyon et autres parcs nationaux d'intérêt. Je jette un dernier coup d'oeil sur les prévisions de vent ici et là. Oups! Des gros nord-ouest prévus pour le centre-sud de la Californie. Au diable le Grand Canyon que je dis à Planchette, je t'achèterai en dvd le film "Thelma et Louise", ça fera pareil.

Nous voilà donc en route pour Lake Isabella, situé dans le centre-sud de la Californie. Petit arrêt au centre de service routier pour acheter un vieux Doors, parce que quand t'écoutes "L.A. Woman" en filant vers l'ouest et que t'as ce coucher du soleil sur l'autoroute, tu sais que t'as pris la bonne décision.


On arrive à Isabella en début d'après-midi, deux nuits plus tard. Sur place, trois planchistes pour nous accueillir. Le premier n'en revient pas que je connaisse le lac Isabella. L'autre est tout surpris de voir que je suis copain avec le troisième, Richard, un gars de Los Angeles. Je l'ai rencontré il y a de nombreuses années au Gorge. J'adore Richard, un gars avec qui j'ai beaucoup d'affinités, car lui aussi adore détester une grosse partie de l'humanité.

Le lac Isabella est en fait un réservoir qui doit faire 8 km de long par 2 km à son plus large. Un tout petit lac, mais quel décor! Planchette est heureuse. Donnez-lui un tel paysage avec une table pour installer son poêle Coleman et vous êtes assuré d'un service 5 étoiles.


Isabella peut être assez capricieux et fonctionne essentiellement par vent du sud à sud-ouest. Mais, je ne sais par quel effet local, il réussi généralement à transformer une prévision de gros nord-ouest en vent du sud.

Les deux premières journées, c'est sud, alors nous planchons près du barrage, le spot le plus fréquenté. Le plan d'eau est assez plat et c'est pas large, un kilomètre tout au plus. L'endroit peut être très achanlandé la fin de semaine, car il est le seul plan d'eau intérieur digne de ce nom qui dessert les planchistes de San Diego et Los Angeles. Mais, nous sommes la semaine, alors ça ressemble à ça:


La troisième journée, c'est ouest, rien à faire avec ce vent qui varie entre 5 et 30 noeuds. La quatrième est un sud-sud-ouest de 20 à 25 noeuds. La petite composante ouest rend le barrage impraticable. Nous suivons Richard au Boat Ramp, un spot un peu plus au nord qui sait tirer parti de cette composante ouest. L'eau est froide, car il n'y a pas si longtemps, c'était encore de la neige dans les montagnes avoisinantes. Planchette regrette amèrement nos combinaisons de fin de saison que nous utilisons fin octobre à Montréal.


Le jour cinq sera particulièrement épique, avec ce front froid qui fait chuter la température aux alentours de 10 degrés Celcius. Nous sommes encore au Boat Ramp. Mark, Jed et Brian se sont joints à nous. Ciel, que le monde des windsurfers est petit. Des quatre planchistes sur le spot, j'en connaissais déjà trois!

Planchette déclare forfait, il fait trop froid et elle n'a pas cet orgueil masculin qui prend parfois le dessus. Tant mieux pour nous, car elle se tranforme en photographe. Dans l'ordre, Guyt, Mark et Jed, ces deux derniers étant un peu plus doués.


Pour vous dire comment il ventait, Jed était en 4.7 avec ses 95 kilos. J'ai tenu deux heures en 4.3, la dernière essentiellement sous l'adrénalyne, m'aidant à oublier ce froid sybérien. Les doigts me picottent encore.

Ce matin, le mercure indiquait 6 degrés Celsius, alors nous partons vers le nord. Il fait encore très froid au Gorge, alors on va pendre notre temps, peut-être même qu'on va faire un peu de tourisme. Y a pas que la planche dans la vie, enfin, c'est ce qu'on nous dit.

jeudi 13 mai 2010

Texas 2010, le bilan

Notre limite de 14 jours de camping consécutifs étant atteinte, nous devons quitter notre cher camping Malaquite, qui, n'eut été du genre humain motorisé, aurait été un véritable paradis. Ciel que les RV (Véhicules Récréatifs) m'ont fait pester avec leurs génératrices! On dirait qu'ils guettent le moment idéal pour vous emmerder un maximum avec leur 112 décibels de bruit requis pour recharger leurs batteries. "Tiens, voilà nos voisins windsurfers qui sont sur le point de prendre leur repas. Pars la génératrice chéri!".

J'étais tout content lorsque j'ai vu arriver nos nouveaux voisins qui campaient en tente roulotte. Enfin des gens qui viennent savourer les plaisirs du camping en toute simplicité. Mais voilà que je vois le gars installer une bâche bleue pour protéger son Bar-B-Q. Je vous dis pas le tapage que ça peut faire quand le vent ce met là-dedans. Voilà ce que j'avais l'air avec mes bouches-oreilles pour minimiser le niveau sonore:


Comme dit Planchette, il est temps de changer d'air quand je commence à avoir un problème avec 99% de l'humanité. De toute façon, la saison de wind s'achève ici. Ce n'est pas qu'il manque de vent (mai et juin sont les meilleurs mois), mais la chaleur mêlée à l'humidité commence à être intolérable.

Pour le bilan windsurf, El Nino s'est encore arrangé pour que ça soit moins bon que d'habitude. Mais près de 70% de journées planchées (30 en 44), c'est quand même pas mal. En prime, un dernier droit très venté, avec une semaine de gros sud-est. Hier, du 25 à 30 noeuds dans une lagune quasi déserte. Guyt en petite voile (4.3 m2), c'est pas tous les jours que ça arrive à Bird Island:


Un gros merci à Planchette qui a pris quelques minutes de son temps pour me photographier, elle qui passe le plus clair de son temps à l'eau, histoire de mettre en pratique les conseils de son gourou Don. Tenez, une petite photo de la chevelure de Planchette qui a grandement profité de l'air humide du Texas:


En passant, j'ai appris à connaître un peu plus le Don en question. Un VP à la retraite d'une des 10 plus grosses compagnies américaines. Le gars a fait de bons placements et est très très riche. Il est certes plus vieux que moi, mais comme me disait Planchette: "Mes chums ont toujours été beaucoup plus vieux que moi". Un homme averti en vaut deux.

Bon, trêve de bla bla, j'entends l'appel de la Columbia River Gorge. Voici donc pour terminer nos stats de planches et voiles utilisées, Texas 2010 Edition:


Du light wind en masse, mais comme on dit à The Gorge:

"It's all good!"

mercredi 5 mai 2010

Planchette devient Clanchette

L'atmosphère chrétienne du Texas aura donc inspiré mon portable Acer One; il a vécu, est mort, est ressucité mais aura pas vécu bin bin longtemps après. Je suis donc retourné chercher le Toshiba et devinez sur quelle cassière je suis tombé? Évidemment, sur celle qui avait effectué le remboursement du Toshiba du récit de blogue précédent.

Là, je commence à peine à me relever de ma dépression post-condominium. Ciel que le retour au camping primitif dans la lagune fut pénible, en grande partie à cause de la horde de moustiques qui nous attendaient, question de remettre à flot leur banque de sang.

Pour aggraver la situation, un gros quatre jours de chaleur humide sans vent s'annonçait. Au diable la dépense (8$/jour) que je dis à Planchette, ont déménage au camping Malaquite, situé à quelques kilomètres de Bird Island Bassin. C'est fou comment de l'eau courante, une douche, un peu d'ombre et une vue imprenable sur le golfe du Mexique peuvent avoir un effet anti-dépresseur.



Le vent sera de retour demain, ce qui devrait ramener mon moral à la surface. Quant à Planchette, elle a hâte de poursuivre ses cours avec son entraîneur personnel, Don. Tenez, je vous raconte l'histoire de cette rencontre, ça vous changera de mes états d'âme.

Il y a deux sortes de planchistes à Bird Island; les poches et les slalomeux. Les poches (pas doués) apprécient les conditions faciles que procurent le vent modéré (15-20 noeuds), l'eau peu profonde et le vent de terre qui contribuent à un plan d'eau très plat.

Ce plan d'eau est aussi un terrain idéal pour les amateurs de vitesse, les slalomeux. Dans les plus rapides, on compte Don, qui boucle ses jibes (courbes) à une vitesse phénoménale et frise les 40 noeuds (62 km/h) en ligne droite. Il me clanche d'un bon 20 km/h sur l'eau, alors il m'a vite oublié, tellement je ne suis pas une menace à sa suprématie.

Par contre, Don a remarqué Planchette. C'est que la dame est plus rapide que la plupart des pépères sur l'eau et manifeste une aggressivité que l'on retrouve rarement chez le sexe faible. La voici en train d'en clancher un:


Il est donc venu la complimenter, elle en a profité pour lui demander des conseils et, de fil en aiguille, Don est devenu l'entraîneur personnel de Planchette, avec la ferme intention d'en faire une bête de course.

Une petite photo du maître (à l'avant-plan) qui observe l'élève:



Présentement, elle travaille ses "speed jibes", histoire d'en humilier un maximum dans les courbes. Faut voir Don suivre Planchette de très près à 40 km/heure sur l'eau, question d'identifier ses lacunes et de mesurer ses progrès. Planchette l'écoute religieusement et est, de l'avis de Don, une très bonne élève.

Moi, jaloux? Un peu, mais au bout du compte, les repas, c'est pour moi qu'elle les cuisine, pas pour Don.

vendredi 23 avril 2010

Drames texans

Il faisait beau, un beau thermique soufflait tous les jours entre 18 et 22 noeuds, comme c'est supposé être en avril à Corpus Christi. Nous étions heureux dans notre condo, Planchette découvrant les bonheurs d'une cuisine moderne et moi, ses bénéfices. Je lui avais presque pardonné d'avoir oublié de m'acheter un cadeau pour mon anniversaire.

Petite parenthèse sur le non-cadeau d'anniversaire. Il est quand même incroyable que Planchette m'oublie, après tout ce que je fais pour elle. Prenez par exemple le matériel de planche haut de gamme que je mets à sa disposition. Admirez la fière allure de la dame qui est vite devenue la reine de la Laguna Madre:


Bon, où en étais-je? Ah, oui, tout allait bien. Puis, soudainement, le vent qui commence à faire des siennes. Au moment d'écrire ces lignes, j'en étais à 17 journées de planches sur une possibilité de 25, ce qui est très ordinaire ici. Encore là, beaucoup de journées de light wind, comme en témoigne cette autre photo de Planchette en grosse voile:


Et puis, la catastrophe. J'échappe un verre d'eau sur mon portable, ce qui a plongé mon Acer One dans un coma immédiat, amenant avec lui tous nos souvenirs numériques du Costa Rica et, surtout, le fichier Excel qui contient toutes mes statistiques de wind en 2010. Évidemment, je n'ai pas de backup.

Planchette tente de me rassurer en me rappelant que nous avons cédé aux pressions du vendeur en achetant un plan de garantie prolongée, couvert dans tous les « Best Buy » d'Amérique. Nous nous présentons donc le lendemain à la succursale Best Buy de Corpus Christi où un technicien du « Geek Squad » nous confirme la gravité de la situation. Le Acer One prendra le chemin du Kentucky, là où l'attendent les plus grands spécialistes.

Les deux semaines qui suivirent se passèrent principalement devant le Acer One de Planchette qui j'avais réquisitionné, histoire de suivre à la trace sur «geeksquad.com » le déroulement des opérations quant au sauvetage de mon ordi:


J'en profite pour reconstituer péniblement mes statistiques de planche à partir du journal de bord de Planchette. Aussi, pour les photos perdues, je me conditionne à l'idée que les plus beaux souvenirs sont ceux qu'on conserve dans la tête. Puis le 16 avril, on m' annonce:


Nous accourrons chez Best Buy pour finalement se faire dire que notre garantie de service n'est bonne qu'au Canada. Mon ordi n'a donc pas été réparé donnant encore une fois raison à tous les « Protégez-vous » de ce monde: les garanties prolongées, c'est de la merde.

Mais ce n'est pas si grave, car j'avais concocté un plan B. Une heure plus tard, je sortais d'un « Office Depot » avec un nouvel ordi beaucoup plus puissant que nos Acer One. Comme je le dis souvent à Planchette, je mérite ce qu'il y a de mieux (surtout quand on m'a oublié à mon anniversaire).

J'arrive au condo et là, un nouveau drame s'abat sur moi. Au moment où je suis sur le point de déballer joyeusement mon nouvel ordi, Planchette, qui vient de brancher le Acer One défectueux, m'annonce triomphalement: « Le Acer One fonctionne! ».


Faut croire que l'air du Kentucky a fait le plus grand bien à mon portable. Quant au nouveau, j'ai été obligé de le retourner, ne parvenant pas à convaincre Planchette de l'utilité de trois portables en voyage.

Ce texte, je l'écris sur mon minable Acer One. La prochaine fois, ça sera de l'eau salée, celle de la Laguna Madre, la plus saline de tous les plans d'eau d'Amérique. Je doute qu'il résiste.

dimanche 4 avril 2010

Du Costa Rica au Texas

Le retour du Costa Rica s'est très bien passé, mieux que je ne l'aurais cru, compte tenu du bagage que nous avions à transporter. Disons que nous ne sommes pas passés inaperçus aux aéroports de Libéria et Miami avec nos 120 kilos d'équipement de windsurfing.

Une petite semaine de repos à Montréal et hop, on repart pour la seconde partie du voyage, le road trip dans notre Chevrolet Uplander, toute contente de ses nouvelles pantoufles, des pneus Michelin HydroEdge. Quel confort mon ami! Sérieux, j'ai jamais senti les 3387 kilomètres pour nous rendre à Corpus Christi, Texas.

Donc, trois jours plus tard, nous nous retrouvons à Padre Island, longue bande de terre qui sépare la "Laguna Madre" du Golf du Mexique. Plus au sud, vous retrouvez South Padre Island, très touristique, qui a donné naissance à la célèbre série de vidéos "Girls Gone Wild":


Plus au nord, près de Corpus Christi, c'est North Padre Island, avec son parc national qui comprend une section spécialement aménagée pour les windsurfers et les pêcheurs, Bird Island Basin:

Un petit 30$ par année donne accès à l'un des plus beaux sites de navigation en eau plate en Amérique, camping sur place compris. Pas besoin de vous dire que l'endroit est devenu très populaire auprès des windsurfers B.Y.H. (Bring Your Home), vous savez, le genre qui se déplace en grosse maison motorisée:



Comme les B.Y.H. étaient de plus en plus nombreux à s'installer pour longtemps et qu'ils créaient de petits problèmes ici et là (érosion du terrain, accès au site pour les non B.Y.H., etc.), les autorités ont décidé de mettre de l'ordre là-dedans en 2008; Instauration d'une limite de séjour (56 jours/année) et création de trois sections ("RV park, "Tents only". "Day use").

À mon grand plaisir, nous nous sommes retrouvés tout seuls dans la section réservée aux tentes:

C'est que le camping primitif n'est pas très populaire ici, à cause des moustiques ou du vent, entre autres:


Mais rien pour décourager Planchette qui trouve toujours le moyen de cuisiner dans le bonheur, avec son poêle Coleman, pour son Guyt:


Évidemment, nous avons droit à des couchers de soleil de toute beauté, mais ce qui m'a le plus fait flipper, c'est ce coucher de lune:


J'avoue que j'ai presque regretté le condo qui nous attendait le quatrième jour, à deux pas du parc (disons 20 km) . C'est qu'on est hors saison ici, alors j'ai pas pu résister (au grand dam de Planchette) à ce condo à seulement 900$ pour le mois et qui nous offre tout ce que nous n'avons pas chez-nous à Montréal. Je découvre ici le bonheur qu'apportent un lave-vaisselle, un broyeur à déchets, quatre-vingt-dix-neuf postes de télé dans la chambre à coucher et une piscine dans la cour.



Pour ce qui est de la planche, on a été accueillis par quatre belles journées venteuses. Hier, on a manqué une petite journée de light wind, mais c'est pas grave, on a eu un fun noir à magasiner dans les énormes centres d'achats de Corpus Christi, qui ressemble beaucoup à une banlieue de Montréal, avec des palmiers en prime. Tout un dépaysement pour un gars du Plateau Mont-Royal.

Là, je suis dans mon char, tout seul dans la zone "Day Use" de Bird Island, et j'attends que le brouillard se lève pour profiter des vingt noeuds déjà établis:



Le prochain topo, je vous parle plus longuement du windsurfing ici, promis.

jeudi 25 mars 2010

Arenal 2010, le bilan

Ouais bin, c'était pas la meilleure année côté vent au lac Arenal. D'après les locaux, la pire en quinze ans. Mais bon, faut relativiser, une année pourrie à Arenal, c'est quand même pas si mal, jugez-en par nos statistiques de vent:




Le pattern habituel était une séquence de six à sept jours de vent, suivie de deux à trois jours de repos. Bref, assez de vent pour m'éviter la déprime et suffisamment de journées de break pour contrer le burn-out.

Il reste que Planchette a eu très peur pour ma santé mentale dix jours exactement avant notre départ, suite à une prévision météo annonçant de la pétole jusqu'à la fin de notre séjour. Elle prit donc les choses en main, le guide touristique "Lonely Planet" dans l'une et ma destinée à court terme dans l'autre: "On est quand même au Costa Rica, y a des choses à voir, surtout qu'on est pas encore sorti du triangle Equus-Arenal-Tilaran, y a pas que le vent dans la vie et bla bla bla…"

Pas plus tard que le lendemain matin, nous entreprenions ce long voyage de 80 kilomètres (vive le transport en autobus) nous menant sur la côte pacifique, à Playa Hermosa. Le guide Lonely Planet parle "d'une jolie crique sur le pacifique, emprunte de dignité". Pour le logis, nous avons opté pour le "Iguana Inn" décrit comme "une auberge aux chambres légèrement défraichies, tenue par des propriétaires costaricains très détendus, qui créent une ambiance à leur image". L'endroit vu de l'extérieur avait son charme, un peu moins vu de l'intérieur par contre.



Nous avons quand même pris la chambre pour deux jours, ce qui fut une formidable erreur. J'aurais dû avoir la puce à l'oreille lorsque nous avons rencontré le nouveau propriétaire, un canadien-anglais qui avait déjà tenté de faire fortune au Québec en louant des motos marines au lac Saint-Jean. Quant à l'ambiance, elle était assurée par un vieux hippie couché en permanence sur un matelas gonflable dans une piscine à peine plus grosse que le matelas.

Je vous dis pas l'état de la chambre, avec son lit qui avait connu ses heures de gloire au siècle dernier. Impossible de dormir avec la chaleur étouffante et le niveau sonore de la télé du proprio. Le gars ne m'a même pas entendu quand j'ai crié, à deux heures du matin, pour lui demander de baisser le volume. J'aurais frappé à sa porte, mais j'ai pas osé à cause du chien menaçant qui ne cessait de japper.

Inutile de vous dire que nous avons déguerpi assez rapidement le lendemain, après avoir négocié un remboursement partiel, pour finalement trouver un endroit beaucoup plus convenable. Là, j'avoue, notre sort s'est nettement amélioré:


J'en ai profité pour contribuer à la dignité de Playa Hermosa, en me baladant sur le bord de la mer et en y trempant même un bout d'orteil:

Le soir venu, nous sommes tombés dans un romantisme rare chez les Guyt-Panchette, difficile de résister devant ça:


Mais comme nous dépensions à la playa en une journée ce qu'il nous en coûte pour vivre dix jours à Arenal, nous avons vite quitté l'endroit, qui de toute façon ressemblait beaucoup plus aux States qu'au Costa Rica, avec ses "gated communities":


La troisième nuit, nous l'avons donc passée à Arenal, dans notre chère cabana au Costa-Rica:


Imaginez-vous donc que vers trois heures du matin, un miracle s'est produit; le rideau se met à bouger, puis ça branle dans les bambous. Le vent était revenu!

Et comme dans toutes les belles histoires qui finissent bien, ils planchèrent et eurent beaucoup de vent.