Une grosse vague de chaleur infernale sans vent annoncée? Trois plans pour
fuir cette pétole: retourner chez soi, aller se geler les fesses sur la
côte et, dernière option, plancher à Viento qui fonctionne à son meilleur dans ces conditions.
Ok,
c'est pas de la houle extraordinaire et le vent est plutôt modéré, mais le plus constant
qu'on puisse trouver aux Gorges, avec en prime un paysage à couper le souffle. Et souvent, le seul endroit où il vente
quand il y a une grosse vague de chaleur.
Donc, trois beaux Viento consécutifs cette semaine et on pensait bien en avoir un quatrième ce matin. On se pointe donc à 7h30 car le bon vent, c'est le matin (je généraliserais même pour The Gorge au complet). Surprise, L.A. Richard n'est pas encore à l'eau, ce qui est un bon indicateur que le vent n'est pas terrible. Normalement, c'est l'heure où Viento est à son plus fort, alors un doute se sème: skunk en vue?
Le vent finit
par lever, L.A. Richard part en 5.7/106L (son plus gros stock), je le
suis donc en 7.5/125L. Je pars comme une balle mais aussitôt arrivé au
2/3 du fleuve, le vent tombe subitement à zéro. Je me demande si je ne suis pas arrivé dans une zone déventée, mais non, c'est zéro vent à la
grandeur du fleuve.
Je
me dis que c'est une baisse momentanée et qu'il y aura bien une rafale
de vent pour me ramener. Je nage donc en direction de mon point de
départ. Toujours pas de vent, j'avance à peine et je me fais déporter par
le courant. Tout ce qui manque, c'est une barge qui s'en vient dans ma
direction, ce qui est évidemment arrivé. Là, j'avoue que je suis petit
dans mon shorty, je constate même une respiration qui a des airs
de panique.
Je décide donc de rebrousser chemin, me disant que ça serait pas la première fois que Planchette me ramasse de l'autre côté de la Columbia River, côté Washington. Mais je garde un très mauvais souvenir de cet épisode, alors que j'avais endommagé mon matériel en escarpant la paroi rocheuse, construite pour la voie ferrée. Je m'enligne donc sur un boisé naturel, me disant qu'il doit bien y avoir un petit chemin moins escarpé pour me ramener à bon port.
Je
m’apprête à sortir de l'eau, mais voilà que le vent reprend de plus
belle. Dix minutes plus tard, je me retrouve à mon point de départ,
accueilli par une petite foule que j'aurai diverti pendant un petit bout
de temps. Il y a même un gars que je connaissais pas qui envoyait des
textos à un gars de Hood River pour le tenir au courant des derniers
développements. Planchette, qui était partie ramasser son Guyt, a déjà été avisée par téléphone de mon retour au bercail.
Plus tard dans la journée, Planchette et moi sommes allés au boisé pour évaluer le niveau de difficulté du sauvetage évité. Nous avons constaté que ça aurait été pire que la paroi rocheuse: aussi escarpée, mais avec en prime du poison oak partout (variété d'herbe à puce), qui m'aurait sans aucun doute gâché mon mois d'août au complet.
Le meilleur plan (le moins pire, en tout cas), c'est donc la paroi rocheuse, avec quelqu'un qui vous apporte un board bag bien épais, pour transporter la planche en minimisant les chocs sur les rochers. Coïncidence, il y avait justement un sauvetage de ce type en cours:
Pauvre dame, de toute évidence, elle n'avait pas eu droit au coup de vent miraculeux.
PS: réconciliation avec Viento ce matin, qui m'aura donné ma meilleure sortie par vent modéré de l'année.
1 commentaire:
Ouf! Toute une aventure.
Pas croyable ce trou de vent qu'il y a eu. On n'aurait jamais espéré une telle reprise du vent. Ça m'a fait plaisir de te voir retourner du côté Oregon sur ta planche et j'étais contente de m'être rendue pour rien du côté Washington avec le Pro Master!
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