vendredi 4 avril 2008

Vous n’imaginez pas l’hiver d’enfer que j’ai passé. Non, ce n’est pas que j’aie reporté mon congé à traitement différé qui est sensé m’amener sur les plages du Vietnam. Non, ce ne sont pas ces côtes brisées qui ont brusquement mis fin à ma première saison de Paraskiflex. L’enfer, c’est quand la ville de Montréal décide de ne plus déneiger votre ruelle qui donne accès à votre stationnement privé. En fait, c’est plutôt la mairesse de l’Arrondissement du Plateau Mont-Royal, La-Pas-Fine, qui a décidé de ne plus déneiger ma ruelle.

Allez comprendre quelque chose. Depuis les fusions municipales sur l’île de Montréal, on s’est retrouvés à devoir élire un maire de ville, un maire d’arrondissement, un conseiller de ville et un conseiller d’arrondissement alors qu’avant, on n’avait qu’un maire et un conseiller de quartier. Je croyais que les fusions, c’était pour rationnaliser…

Toujours est-il que ma ruelle n’était plus déblayée. Au début de l’hiver, j’arrivais à pelleter une trail avec mon voisin. Mais les bordées successives de neige ont eu raison de nos forces. J’ai dû me résoudre à stationner dans la rue. Et ça aussi, c’est l’enfer, surtout quand on souffre d’insécurité chronique.

Quand une tempête nous tombait dessus, le Uplander ne bougeait pas pendant une semaine parce que je ne voulais surtout pas prendre le risque de perdre mon stationnement. J’allais donc travailler en autobus. Évidemment, il n’était pas question d’aller dans les centres de ski pour profiter de cette belle neige qui venait de tomber. La peur d’être obligé de se creuser un trou de stationnement dans un banc de neige au retour, toute une angoisse.

Mais heureusement, le Plateau fourmille de contestataires. On y est allé de pétitions, de démarches auprès de la Mairesse, du Chef de pompiers et un peu plus on embarquait les Nations-Unies là-dedans.

On a fini par trouver LA faille. Il y a une habitation avec numéro civique dans la ruelle. En fait, c’est un minable logement dans un hangar, mais ça compte quand même. Qui dit adresse civique, dit obligation de déneiger pour des questions de sécurité. C’est la loi!

Aujourd’hui, on a reçu la lettre de capitulation de l’arrondissement. Notre ruelle sera déblayée. On lui donnera même un nom, histoire d’officialiser son statut de rue officielle.

Ok, le monde de Québec, je ne veux pas être chauvin, mais si vous avez besoin de l’aide de Team-Plateau pour la baie de Beauport, gênez-vous pas!