jeudi 1 juillet 2010

Des nouvelles de la Columbia River Gorge

Plusieurs d'entre vous nous ont écrit pour nous demander des nouvelles, le dernier update de blog remontant à plus d'un mois. D'abord, un gros merci à ces deux lecteurs pour leur sollicitude, et aux autres qui nous ont complètement oubliés, bin c'est pas grave. Planchette et Guyt étaient simplement en train de mourir gelés ou noyés, souvent les deux en même temps.

Nous sommes arrivés au Gorge (Oregon) le 25 mai, dans du froid et de la pluie jamais vus ici à cette période de l'année. Les locaux ont même rebaptisé le mois de juin en "Junuary", tellement le mois de juin ressemblait à l'hiver ici. Il y a eu des moments tellement difficiles, j'ai même regretté quelques secondes de ne pas être à Montréal en train de travailler (quelques secondes, j'ai dit).

Le problème majeur avec ce froid, c'est qu'il a tué l'une des deux machines à vent ici, les thermiques. Ce qu'on veut pour avoir du vent, c'est du froid et des nuages en masse à l'ouest (océan Pacifique) et du gros soleil à l'est, dans le désert. Or, le désert était loin de ressembler au désert avec tous ces nuages. La pluie, bien qu'occasionnelle, aura causé de sérieux maux de têtes aux agriculteurs locaux car il paraît que les cerises et les raisins n'aiment pas beaucoup l'eau. Fallait voir ces hélicoptères survoler les champs pour assècher ces petits fruits!

Heureusement, y avait l'autre machine thermique, le passage de fronts froids qui amènent les plus gros vents au Gorge. Donc, deux ou trois fois par semaine, des journées de vent nucléaire dans des conditions qui ressemblent à Montréal en novembre. Ca, c'est moi à Roosevelt, tout seul dans ce vent galcial qui dépasse les 50 km/h.


Heureusement que j'ai déjà eu un fils, parce que je suis pas sûr que mes Tessiercules sont encore fonctionnelles, tellement elles ont eu froid. Mais la grosse journée, ce fut le 4 juin au Hatchery, avec des vagues incroyables, considérant que nous sommes sur une rivière d'à peine un kilomètre de large:


La houle, ou le "swell" comme on l'appelle ici, est formée par le vent qui est le sens contraire du courant, très fort ces temps-çi. Quand on tombe à l'eau, le courant nous éloigne à une vitesse affolante de notre point de départ. Voici la valeureuse Planchette dans l'un des rares moments où elle était en contrôle cette journée-là:


Et Guyt, en train de se faire téléporter par le courant, comme dans un film de Star Trek:

Il reste qu'avec la machine de vent de thermique hors fonction, nos stats de planche en ont pris un sérieux coup, mais bon on en a profité pour préparer les textes de la traditionnelle soirée de visionnement des photos de notre voyage, comme par exemple:


"Ca, c'est Planchette qui se prépare pour la photo officielle du lac Tahoe, lors de notre road trip entre Lake Isabella et The Gorge. Saviez-vous que le lac Tahoe a une profondeur de 500 mètres et contient assez d'eau pour couvrir la Californie au complet de 11 pouces d'eau? En passant, saviez-vous aussi que la Californie compte plus de 30 millions d'habitants et est la cinquième économie au monde?"

"Ah ouin", vous allez nous répondre, sur le bord de vous endormir après cette huit cent soixante septième diapositive... On vous avisera d'avance de la date du visionnement, pour vous laisser le temps de vous trouver une autre obligation cette soirée-là.

Bon, on retourne à nos moutons, le vent et la chaleur étant de retour. Aujourd'hui, c'est notre treizième journée de vent consécutive. J'envisage maintenant le burn out.

p.s.: un petit vidéo pris le 4 juin au Hatchery:

http://vimeo.com/12597571