jeudi 29 juin 2006

Gorge 06 part VI: Le bonheur

Comment peut-on mesurer le bonheur? Puisque la vie est une succession de moments qui ne reviendront jamais, j’aurais tendance à faire une moyenne en étant tout de même très sélectif sur les instants sélectionnés.

Hier était un moment d’intense bonheur, surtout pour ma Planchette, LA vedette du jour à The Hatchery. Incroyable le temps qu’elle a passé sur l’eau. De 9h le matin à 4h l’après-midi en 3,5/67L, avec un très court break pour le lunch. Quand le vent a baissé, madame a tout simplement monté plus gros, une 4,4 sur une 79L et elle est repartie avec son sourire qui part de l’oreille gauche et qui s’étend jusqu’à l’oreille droite.

Je la revoie une heure plus tard, toute contente de m’annoncer qu’elle a eu un léger pépin, mais que tout c’était bien passé finalement. Un mât brisé dans la zone du gros swell. Elle en a profité pour perfectionner sa technique de nage avec du mato, qu’elle m’a dit. J’ai manqué l’incident, mais des témoins m’ont dit que c’était « very entertaining to watch ».

Hier, c’était aussi notre anniversaire de mariage. Neuf ans de succession de moments généralement heureux (je passe ici sous silence la journée d’avant-hier). Pour fêter ça, on est allés à la boutique Windance et nous avons acheté deux mâts « skinny » qui, nous l’espérons, seront à l’image de notre mariage, indestructibles.

lundi 26 juin 2006

Gorge 06 part V: La pétole

C’est la grosse pétole à The Gorge depuis trois jours. Des records de chaleur sont battus. Il fait présentement 100 F (38 C) à Hood River. Le problème, c’est qu’il fait chaud partout. Ce qu’on a besoin pour avoir du vent, c’est un gradient de température entre la côte du pacifique à l’ouest et le désert à l’est. Un 10 F de différence entre Portland et Hood River, c’est de la 6,0 assurée pour moi. Ajoutez quelques nuages à Portland, et c’est de la 5,0 et moins.

Qu’est-ce qu’on fait à The Gorge quand y vente pas parce qu’il fait chaud partout? On planche! Il faut savoir que la température chute drastiquement dans le désert la nuit, beaucoup plus que sur la côte. Donc, le gradient de température, on l’a, jusqu’à midi, à peu près, ce qui nous amène un vent d’est dans un tout petit corridor d’à peine 3 km au Gorge, soit à Stevenson.

Ce matin, j’ai fait de la 7,0/139L de 8h30 à 11h30 à Stevenson. Ok, j’avoue, j’avais mal jaugé le vent car Planchette était parfaitement heureuse en 5,0/86L. Un mètre de surface et 15 litres de volume nous séparent normalement. Mais je ne suis pas homme à admettre ses erreurs, alors j’ai enduré la 7,0 toute la matinée, simulant le parfait confort.

Hier, j’ai eu un peu plus de pif. De la 6.0/105L. Encore un peu surtoilé, car Planchette y était allée d’une 4,4/79L. En hypocrite, je l’ai félicité pour son efficacité.

Quand je monte plus gros, c’est habituellement par insécurité. Par des vents d’est ici, c’est par incrédulité. Les prévisions météo pour aujourd’hui; vent d’est de 5 à 10 mph! Le corridor de Stevenson a beau être magique, je ne vais tout de même pas monter plus petit que 6.0!

Ce qui est le fun, c’est qu’il n’y a jamais beaucoup de monde sur l’eau par vent d’est. Cela s’explique par le fait que le vent et le courant sont dans la même direction et il faut être assez habile à faire du près, une spécialité plus Montréalaise qu’HoodRiveroise.

Aussi, beaucoup de locaux préfèrent s’adonner à d’autres sports quand c’est light wind : vélo de montagne, kayak de rivière, rafting…

Moi, je me contente du simple plaisir de la glisse dans un décor féerique et de battre mes records GPS. Hier, 107 km de parcourus, le tout bouclé avant midi.

J’aime bien être un Guyt. Ça se contente de peu, un Guyt.

Le « boat ramp » à Stevenson :



La solitude d’un Guyt :

vendredi 23 juin 2006

Gorge 06 part IV: The Hatchery

Bon bin, faudrait pas s’attendre à de la grande prose, je suis tout simplement crevé de ma semaine à The Hatchery. Six jours de gros vents (de 25 à 30 nœuds) dans du swell qui ressemble à ça :



Une semaine de régime militaire, je vous dis. L’adjudant Planchette se lève à 6h15, histoire de profiter de quelques minutes de calme avant que l’odeur du café me réveille. Quelques rôties au beurre d’arachides et nous voilà partis pour The Hatch. Pas une seconde à perdre, que je dis à Planchette, ça arrive juste dans le temps.

Je suis heureux quand j’aperçois la mythique affiche vers 7h26 :



Mais une petite angoisse me saisit quand je longe la petite route du Hatch :



Quelqu’un a-t-il pris mon parking spot? Fiou, il est libre :



Le temps d’évaluer la situation et je monte les deux voiles qui sont susceptibles d’aller au combat. Car combat, il s’agit. D’abord, y a le niveau des gars :




Puis les barges :



Et souvent, la congestion :



Dans ces moments, on espère que tout le monde est en contrôle. Mais clisse qu’on se sent vivant!

Planchette s’améliore sans cesse. Moi, je me contente de battre mes propres records. Mercredi, 21 juin, nouveau record perso : 104 km de distance parcourue dans du gros!

En tout cas, c’est bon de se retrouver ici, avec cette gang d’enthousiastes que sont les réguliers. Toujours les mêmes, juste un an de plus au compteur.

Quelques jours de pétole en perspective. Une journée ou deux (mais pas plus, quand même) de repos, histoire d’être frais et dispos pour le deuxième round.

J’ai déjà hâte.

jeudi 15 juin 2006

Gorge 06 part III: L'accueil

Je vous écris de Rowena, un spot « near east », à une trentaine de kilomètres du centre de l’univers, Hood River.

Je suis assis ici :




Et je vois ça :



Il est encore tôt, 9h00, et il y a déjà des moutons sur l'eau. Je devrais faire de la 5.0 très bientôt. Il faut savoir que les spots du « near east » fonctionnent en après-midi, alors quand il vente déjà le matin, c’est bon signe.

J’ai aperçu La Rivière hier à midi. Il ventait! Du gros vent, puisque qu’il s’est permis de pousser très loin, jusqu’au « far east » (125 km du centre de l’univers). La journée idéale pour une virée à Roosevelt. Malheureusement pour moi, c’est de l’autre coté de la rivière et y a pas des ponts à tous les coins de rues ici.

J’opte donc 3-Mile Canyon. J’avais jamais planché à ce spot mythique. Parait qu’on y retrouve le plus beau swell des Gorge. Ciel que j’ai détesté! Pour se rendre au swell, il faut d’abord traverser un « cove » déventé :



Je suis parti en 6.0/105L, histoire de pouvoir me rendre au maudit goulot. Ensuite, j’étais tout simplement surtoilé et mon board était trop gros pour profiter du swell. J’ai quand même sécurisé la journée en faisant l’heure réglementaire pour que la journée compte comme une journée de planche.Il ne faut jamais oublier qu’un Guyt, c’est aussi une statistique ambulante!

J’ai donc paqueté mes petits, destination Arlington, le spot en face de Roosevelt. Ouf!

Arlington gagne sans aucun doute la palme du spot avec la mise à l’eau la plus rébarbative des Gorge. La pente est abrupte et vous êtes accueilli par de grosses roches sur lesquelles viennent se briser le swell :



Je monte ma 4.4 mais je n’ose prendre la nouvelle 75L de Planchette, ça serait tout de même dommage de l’amocher avant que ma Chérie ait pu l’essayer!

Et je me lance là-dedans avec ma 86L :



Je sais, je me répète, mais ouf! Du très gros Gorge, le genre qui vous pompe sans cesse l’adrénaline. Le niveau des gars sur l’eau est incroyable. Et des filles. J’ai réussi à tenir une heure, puis j’ai été mis hors de combat par un vent qui ne cessait de grimper. Un bon 35 nœuds quand j’ai laché prise.

Bon, trêve de mémérage, l’écran de mon portable apprécie de moins en moins le vent.

A+

mardi 13 juin 2006

Gorge 06 part II: Fin du drame

Donc, je me lève ce matin, la mort dans l’âme (un Guyt, ça a le sens du drame). Je prend un petit déjeuner et me rend au garage GM, bien décidé à y passer la journée avec mon air piteux, histoire d’essayer d’attendrir Dave, le préposé à la clientèle.

Il m’annonce tout bonnement que ma camionnette est réparée. Un simple problème de filage mal installé par mon petit garagiste du coin. Leçon de vie : Vaut mieux faire affaire avec le concessionnaire, même si ça coûte plus cher à première vue. Au moins il connaît votre véhicule.

Je me suis senti mal d’avoir dit du mal de Dave. Je lui ai demandé s’il avait des enfants. Un de 13 et l’autre de 17 ans qu’il me répond. Alors je lui dit : « Vous donnerez ça à votre plus jeune de ma part » et lui tend 20$. Il me chaleureusement serré la main. On pleurait presque!


Je reprend donc la route, heureux comme un Ulysse qui fait un beau voyage. J’arrête tout de même au prochain village pour appeler Planchette et lui dire de cesser d’angoisser sur les angoisses du Guyt.

Un village au demeurant fort intéressant avec sa population de 2 :



Ensuite, j’ai parcouru cet état tout simplement magnifique et je suis présentement à Evanston, à quelques km de l’Utah. Il ne me reste plus que 1 000 des 4700 km qui me séparaient de mes Gorge. Je devrais plancher quelque part demain dans l’est.

Je termine avec quelques images de cet état magnifique qu’est le Wyoming :





lundi 12 juin 2006

Gorge 06 part I: Guyt va-t-il s’en sortir?

Je vous écris d’un minable motel à Cheyenne, un trou au Wyoming, à 2 000 km de la maison. Je peux pas vous montrer de photos, ma caméra est dans le Chevrolet Venture, qui lui-même est au garage.

Un problème de moteur. Je ne sais pas c’est quoi au juste. Je le saurai demain. Ou après-demain. Le diagnostique viendra quand ils auront le temps de s’occuper de moi. J’ai eu beau faire le grand jeu pour émouvoir le garagiste, rien à faire. Espérons que c’est rien de grave, parce que là, je panique.

Je dois prendre Planchette vendredi 17h, à l’aéroport de Portland. Je suis à 2 jours de route du point de rencontre. Pas beaucoup de marge de manœuvre. Faut absolument que je quitte cet enfer jeudi matin au plus tard.

Chose certaine, c’est fini les voitures américaines. De la très grosse marde (de l’immense merde, pour mes copains français). Que la General Motors fasse faillite et qu’on en parle plus. Je me suis toujours dit, bin au moins avec les américaines, t’es sûr de trouver un garage en cas de pépin. Et là, je me fais dire, faut prendre un numéro, mon petit monsieur, vous n’êtes pas le seul à avoir des problèmes de mécanique.

Pendant ce temps-là, le tout petit peu de brun qu’il me restait sur la tête a tourné au gris.

La suite demain, je vous fais des photos.

dimanche 4 juin 2006

Secret spot à Repentigny

Ah, Mourial, ville où viennent mourir les nord-est de Québec!

Appréhendant le cirque à Vaudreuil, nous avons décidé d’essayer un nouveau spot qui m’avait été référé par Jd_alize, sans aucun doute le pseudo le plus songé sur Windsurfing-Quebec.

Le spot est à Repentigny, 10 km à l’est de notre belle, grande et pétoleuse île montréalaise. Il s’agit du Parc de l’Île Lebel, situé au bout de la rue du même nom, que je vous ai map-questisé, histoire de rendre mon topo plus instructif :



C’est un beau parc, comme en témoigne cette photo :



Y a même des toilettes :



Mais crisse que le plan d’eau est loin :



La prochaine fois que j’y vais, je m’amène un génocidaire africain au chômage pour qu’il me fasse avec sa machette un chemin dans les roseaux boueux. Planchette en avait jusque là à la fin de la journée :



L’inconvénient majeur avec le spot, c’est qu’il est extrêmement difficile de jauger la force du vent, à moins bien sûr de se taper l’expédition pour se rendre au bord de l’eau.

Nous avons donc choisi le matériel au hasard. Pour moi, 7,0/135L, pour Planchette, 5,7/105L. Il s’est avéré que nous avions sous-évalué le vent. Planchette a eu le courage de revenir au bord se gréer une 5,0/86L, j'ai eu l'intelligence de prendre son rig!

Quand même assez achalandé, le plan d’eau. Beaucoup de petits bateaux :



Y en a même des gros (heureusement, ils sont loin) :



Le courant m’a semblé assez fort, et sa composante, l’eau, m’apparaissait correcte en terme de qualité, mais disons qu’il vaut mieux naviguer la bouche fermée.

Vais-je y retourner? Probablement, un jour, quand le niveau de l’eau sera plus haut, histoire de diminuer l’aspect hiking du spot. Donc, quelque part entre un 15 et 22 avril, avec un NE.

Si je ne suis pas déménagé à Québec.