mardi 31 juillet 2007

Gorge 2007: Le désepoir et la panique

Vraiment, ça lâche pas les Gorge. Je trouve même plus le temps de mettre à jour mon blog.

Dimanche dernier, à Doug’s Beach, c'était la folie furieuse. Le parking était sold-out, mais on était jamais plus de 20 sur l'eau, tellement c’était fort. J'étais en 4.0 à encaisser des gusts à 40 mph. C'est celle à 50 mph qui m'a mis hors combat.

À un moment donné, y a une barge énorme. Fallait voir le jet d'eau. Je suis passé derrière elle, qui grondait comme un monstre sorti d'un film de science fiction. J'ai regardé autour de moi, admiré cette nature qui se déchaînait. Ouf! Apocalypse Now.



Le lendemain, je me pointe à The Hatch tôt le matin, avec un petit retard tout de même. C’est vide ou presque. Une grosse partie des réguliers sont encore à The Wall, espérant une répétition de la veille. Des conditions de 5.0/86L pour moi, ma combinaison préférée. Merde, je constate que la 5.0 n’est plus. Ciel , je l’ai oublié à Doug’s. Je file donc à toute vitesse à l’autre spot, espérant qu’elle est toujours là. Je croise un policier, qui fait demi-tour pour me coller une contravention. « You were doing 69 in a zone of 60 » qu’il me dit.

Je lui fait le grand jeu du Guyt en plein désespoir, ce qui fait que je m’en sors avec un simple avertissement. J’arrive à Doug’s, ma 5.0 m’attend. Puis, retour à The Hatch, où je constate avec surprise que les gens sont déjà au courant que je me suis fait arrêté. Incroyable comment les nouvelles (aussi insignifiantes soient-elles) vont vite à The Gorge!

À propos du Hatch, il m’est arrivé toute une aventure l’autre jour. Mon gréement s’est détaché de ma planche, en plein « barge lane ». Là, c’était pas du grand jeu, j’ai vraiment paniqué.

Je l’avais bien vu la barge, mais elle était encore loin et je pouvais pas râté ce beau swell. Fallait que je jibe là-dedans. Et voilà que la voile me reste dans les mains. En quelques secondes, ma planche est à une trentaine de pieds, transportée par le swell. Je cris à un gars « Please get my board ». Heureusement pour ma planche neuve, c’est Texas Bruce, qui la récupère. Quelques minutes plus tard, on réussit à se rejoindre. Mais j’ai de la difficulté à maintenir la voile à flot. Criss, ça coule vraiment plus rapidement avec un skinny et que ceux qui prétendent le contraire aillent suivre un cours de physique, les matériaux plus denses coulent plus rapidement.

Pour en revenir à ma panique, j’essaie sans succès de « pinner » ma voile, rien à faire avec ce swell qui déferle sur nous. Et c’est là que je commence à voir blanc. Planchette, tu sais exactement ce que ça veut dire.

Par miracle, un autre gars se pointe, Dave. Je lui dis. « I’m scared to death, there’s a barge coming ». Le gars réussi à me calmer un peu, “We’ve got a least 5 minutes”, il embarque sur ma planche et en moins de deux, on remet le gréement en place.

Waterstart à toute vitesse, j’ai tout le corps qui tremble. Je me rends sur le bord de l’eau et je me suis dis, reprend-toi en main, couillon. Je suis reparti et j’ai fait ma journée avec un petit sentiment de honte en dedans.

Dave et Bruce ont été vraiment cools quand je suis suis allé les remercier en fin de journée, en minimisant la situation et en faisant mine de ne pas s’être rendu compte de mon état de panique.

En tout cas, toute une journée pour moi. Voilà à quoi ça ressemblait:

lundi 23 juillet 2007

Gorge 2007: Le bilan de Planchette

Sur les 29 jours qui séparent le 23 juin et le 21 juillet, Planchette aura planché 26 jours, dont 17 à son spot favori, The Hatchery:



90% de journées planchées, font théoriquement du voyage 2007 une année exceptionnelle aux Gorge, mais regardons de plus près les voiles et les planches qu’elle a utilisées:





Première constatation, c’est la combinaison 4.4/79L qui a été la plus utilisée, alors que normalement, c’est la 4.0/67L qui remporte la palme. De plus, si Planchette partageait la mentalité « Just say no to 5.0 », le pourcentage des journées planchées tomberait à 69%. Donc une année moins venteuse que d’habitude, mais cela n’a pas réussi à enlever le sourire collé en permanence à son visage.

Grosse amélioration côté endurance cette année. Planchette est sans aucun doute celle qui passe le plus de temps sur l’eau, tout sexe ou déviation confondus. Tous se rappelle du 16 juillet, où elle s’est tapé 6 heures de temps réel sur l’eau, dont une session de 3 heures consécutives sur l’eau. Il faut dire que son sponsor Guyt l’avait motivé en lui annonçant qu’il ne venterait pas une couple de jours, ce qui s’est avéré faux, puisque le lendemain, Planchette se tapait un 5h30 de 3.0 et 3.5!

Coté technique, Planchette a sans aucun doute amélioré la hauteur de ses sauts, qui commencent à s’apparenter à des sauts de planchistes plutôt qu’à des sauts de crapauds. Les jibes passent avec élégance, le plus souvent au planing, de footstap à footstap, comme lui a montré son pote Garth, toujours très fier de sa protégée.

Il faut dire que son sponsor lui fournit du matériel haut de gamme : mats skinny avec rien qui dépasse du top de la voile, planches extras (Tabou DaCurve, Fanatic Freewave…). Un quiver de nouvelles voiles est prévu pour l’an prochain, histoire de récompenser la valeureuse Planchette pour ses efforts.

Pour terminer, quelques photos de ti-casse jaune :





mercredi 11 juillet 2007

Gorge 2007: Planchette à la rescousse!

Lundi, 9 juillet, après 4 jours de gros vent, on nous annonce une journée de pétole. Tant mieux, les corps ont besoin de repos, que je dis à Planchette et je décrète une journée de vacances de planche . On est donc assis peinards à notre B5 à Viento en train de déguster nos crêpes vers 9h30 et je me rends compte que les feuilles d’arbres s’agitent un peu. « Si on allait jeter un petit coup d’œil en bas, à la rivière », que je dis.

On constate que la rivière est peuplée de petits moutons blancs, suffisamment nombreux pour accueillir la 7.8 pour moi et la 6.0 pour Planchette. La journée de vacances de planche est donc annulée et en moins de 20 minutes on se retrouve à l’eau, jouant notre habituel rôle de « wind dummies » pour la dizaine de planchistes qui nous regarde partir, les bras croisés ou le café à la main.

Un beau petit 15 nœuds très constant (rare à The Gorge) nous y attend. Pour tout avouer, je préfère de loin ces journées de vent mollo à ces journées complètement débiles de 35 nœuds et plus. Quel plaisir de glisser sur l’eau et d'admirer le paysage que nous offre Viento.

Je me rapproche du côté Washington, jette un bref regard sur ma montre. Tiens, déjà deux heures de passé sur l’eau, il est temps de prendre un break. J’amorce mon jibe, puis sans trop savoir pourquoi, je me retrouve à l’eau pour constater que mon adoré SDM 460 100% carbone s’est brisé au niveau du camber sous le wishbone. Petite nage en vue, la bonne nouvelle, c’est que je n’ai pas à traverser la voie des barges, la mauvaise c’est que la rive la plus proche est celle de Washington et que mon point de départ est celle de l’Orégon. Pas grave, que je me dis, Planchette va bien se rendre compte de ma disparition et va partir à ma recherche, comme elle le fait toujours. Là, ma plus grosse angoisse est de savoir où je vais atterrir. La dernière fois que j’avais brisé un mat, j’avais abouti dans une plantation de Poison Oak et j’avais passé le reste de l’été avec de terribles démangeaisons. Cette fois-ci, ça sera une paroi escarpée de voie ferré avec de belles grosses roches bien pointues qui m’accueille.

Mon mat s’étant brisé de telle façon qu’il m’est impossible de la défaire dans l’eau, je dois me résoudre à faire l’escalade du mur avec ma belle Tushingham 7.8 encore montée sur son mat. J’adore cette voile et l’idée de minimiser les dommages me préoccupe tellement que j’en oublie ma planche encore à l’eau qui tape sur les roches. La pauvre en a pris un sérieux coup, côté esthétique.

Je réussis tout de même à amener mon mato à mi-chemin du mur escarpé, lorsque j’aperçois la valeureuse Planchette qui arrive en planche. On convient du plan de sauvetage (elle va venir me chercher avec la camionnette) et une heure plus tard, la situation est sous contrôle, du moins pour moi, car Planchette aura a effectuer un autre sauvetage, soit celui d’un monsieur d’un certain âge qui avait riggué trop petit, qui s’est ramassé dans une zone complètement déventé et qui était trop épuisé pour revenir à son point de départ.

Moi, je pouvais rien faire pour les aider, fallait bien que je tienne l’appareil photographique pour immortaliser le sauvetage!